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dimanche 12 janvier 2014

La Blatte-mobile

Xpu Ha – février 2013


Xpu Ha – janvier 2014


Mais non, nous ne sommes pas restés un an au bord de la mer des Caraïbes !
Nous sommes juste de retour après une année en France.
Rappelez-vous, l’année dernière à peu près à la même époque, nous laissions notre camping-car, la remorque, le décor et les éléments du spectacle dans un camping à Cancun.
L’idée étant de revenir pour poursuivre la tournée un peu plus tard…
Un vrai pari que celui-là : partir en laissant le spectacle, ça voulait dire miser sur une nouvelle création pour jouer en France durant cette année. Partir en laissant le camping-car, ça voulait dire immobiliser le véhicule en espérant le retrouver en bon état…. ou le retrouver tout court.
Sacré pari…
Tenu.
Après 22 h de voyage et une arrivée en pleine nuit avec un vent tenace à l’aéroport de Cancun, nous prenons un taxi pour le camping à quelques kilomètres de la ville. Le véhicule est bien là !
Nous chargeons nos valises, nos sacs, nos enfants comme nous pouvons et nous nous engouffrons dans l’espoir de nous jeter dans nos lits (pour nous, il est tout de même 4 h du matin !).
C’était sans compter les cafards… dans les lits, les portes, les placards…
Après une chasse nocturne épique à la lueur d’une lampe de poche (impossible de nous brancher à l’électricité au milieu de la nuit), nous nous allongeons enfin….
La journée suivante sera faite de ménage, vaisselle, éclatage de blatte, change d’argent, course, remplissage des cuves d’eau… puis nous découvrons que les paquets de céréales sans gluten laissés l’année dernière en prévision de notre retour sont envahis de ces %*¨£%% de cafards de *¨%+/.¨* (si-si !) …
Nouvelle chasse à la bestiole, donc.
En début d’après midi de guerre lasse, nous partons avec nos envahisseurs pour Xpu Ha, une petite plage paradisiaque découverte l’année dernière. Nous y retrouvons Hernani et Véronique, découvert l’année dernière eux aussi.
La première journée prend fin. Tôt, enfin tard…enfin on ne sait plus trop…

L’équipe au départ : Farid, Marion, Shemsi, Maéla, Léia et Mireille (notre amie musicienne).

Et pour le plaisir, les dates de cette tournée 2014 qui devrait nous emmener jusqu'au nord est des Etats-unis en moins de trois mois :

Tournée 2014
Mexique
• 11 janvier : Mérida - Parque linea verde
• 14 janvier : atelier à l'alliance française de Mérida

Etats Unis
• 3 au 5 février 2014 : Nouvelle Orléans - Louisiane (E.U)
• 7 février 2014 : Greenville – Caroline du Sud (E.U)
• 10 au 15 février 2014 : Washington - Virginie (E.U)
• 26 au 28 février 2014 : Princeton – New Jersey (E.U)
• 5 mars 2014 : New Milford – Connecticut (E.U)
• 10 au 14 Mars 2014 : South Freeport – Maine (E.U)
• 17 au 21 Mars 2014 : Boston – Massachusetts (E.U)
Retour en France le 22 mars


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Mardi 14 janvier 2014

L'aventure des spectacles commence


Les jours filent, ça y est, on est en plein dedans plus de doute !
Avec le décalage horaire, nos journées sont doubles. Léia se lève successivement à 2h 45 puis 3h 30, puis 3h 45 avant de faire enfn une nuit jusqu’à 6h. Le soir elle nous supplie, la cerne lourde :
- Je peux aller faire une petite sieste ?
Ce qu’on refuse, bien sûr ! Nous restons deux jours au bord de la plage à finir notre installation : changer la pompe à eau, laver tous les draps qui sentent leur année de stockage, comprendre pourquoi on n’a plus d’eau chaude, pourquoi il n’y a plus de lumière, comprendre d’où vient ce petit « clic clic » suspect.




Puis on file vers Mérida où nous devons jouer notre spectacle dimanche soir.

Sur la route se trouve Chichen Itza, haut lieu précolombien, très touristique mais très beau.
Petite pause sur la route.



Nous arrivons à Mérida et découvrons un peu le lieu où nous allons jouer… c'est un "parc" un peu pélinche, sous les lignes à haute tension, dans un quartier où il n’y a… rien.



Bon, advienne que pourra... Le lendemain, une longue journée s'annonce. Nous déballons toute la remorque en croisant les doigts pour que le matos n’ait pas été abimé pendant son séjour sous le soleil. Tout y est, même des cafards ! Tout est impeccable. Nous déchargeons, vissons, montons, répétons.
Heureusement Mireille est là pour veiller sur la tribu pendant le stress du premier filage, réglage… Est-ce qu’on se souvient de tout ?
Est ce qu’on y arrive encore ? Euh, oui, ça passe.


Toute la journée, des voitures s’arrêtent pour demander ce qu’il se passe. Une voiturette annonce dans le quartier à coup de haut parleur
« Un espectaculo de circo international ! ».

Doucement le public arrive. Nous sommes presque prêt….
A la dernière seconde, le technicien branche une enceinte supplémentaire sur notre console. Grave erreur, nous débutons le spectacle sans savoir que nous n’avons plus accès au réglage du son ! Nous avons perdu le contrôle !

Bon, le spectacle se déroule comme prévu avec les petits soucis prévu : vent et musique aléatoire mais nous tenons le coup. Les spectateurs en face de nous sont hilares, les enfants rigolent, la technique passe, pas de grosse plantade.
Le public continue d'affluer. En plus des 500 chaises, Marion, de l’alliance Française dénombre 600 spectateurs debout. On fini avec une foule incroyable. C’est noir de monde !

Les applaudissement sont chaleureux et les remerciements nombreux. Photos, interview, petit passage télé. Quel succès !

Aller, il faut encore démonter, ranger, manger, retourner sur le lieu où dormir. Nous sommes rincés. Contents de cette reprise, mais vidés.
Heureusement, Léia est sympa, elle nous laisse dormir jusqu’à 7h !

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Dimanche 19 janvier 2014

3500 kms pour la Nouvelle Orléans !


Après un petit atelier jonglage à l’alliance française, des au revoir à Hernani et Véro et deux soirées bien arrosées avec Marion dans les jolies rues de Mérida, nous reprenons la route.
Notre prochain objectif : la Nouvelle Orléans, à 3500 kms de Mérida. Nous devons dans quinze jours. On nous déconseille de relier les Etats Unis par la côte. L’état des routes laisse à désirer. Avec le camping-car et la remorque nous pouvons vite rouler à une vitesse TRES réduite. Alors 3000 kms à vitesse réduite… bof. Nous décidons de rallonger de 500 kms mais de prendre l’autoroute. L’itinéraire change donc…

Première escale au bout de 450 kms : Isla Aguada. On entre dans le camping avec l’idée d’anéantir définitivement les cafards qu’on découvre encore tous les jours dans le véhicule. On se gare devant le grillage à quelques mètres de la mer et sortons du véhicule. La baie a la réputation d’être un lieu de reproduction des dauphins.
- Le premier qui voit un dauphin a gagné !
- Là ! Là ! crient Shemsi et Maéla en cœur.
C’est même pas une blague, il sort de l’eau régulièrement à quelques encablure du rivage. Trop sympa pour notre arrivée…
Notre après-midi sera consacrée à une épique chasse aux blattes. Nous sortons TOUT du véhicule. Et sortir TOUT d’un camping car où vivent 6 personnes, ça fait un sacré bazar !


Bon, on en dégomme tellement qu’on se dit qu’il ne vaut mieux pas penser à notre semaine de cohabitation. On passe deux bombes entières dans tous les recoins, trous, tuyaux, coffres…. Et on regarde les bestioles s’enfuir, se retourner sur le dos et agiter leurs pattes désespérément.
On rentre tout, la nuit tombe. Ca nous aura pris 4 heures.

Au petit matin, on embarque dans un petit bateau qui nous emmène sur l’ile en face. Les dauphins viennent se frotter à la coque. Puis la route nous appelle. Que dis-je la route… les trous de la route !

Deuxième escale : Villahermosa.
L’itinéraire que nous suivons nous met sur nos traces de l’année dernière. Nous connaissons les lieux où nous arrêter ce qui nous fait gagner du temps. Quand on sait où se garer, où dormir, où faire ses courses et les vidanges des eaux sales et des toilettes, quand on sait où remplir l’eau, l’essence et le gaz… on gagne un sacré bout de temps.

Troisième étape : Fortin de Las Flores

Quatrième étape : Cholula, un « pueblo magico ». Coup de cœur l’année dernière, nous y retournons pour une après-midi et prenons une nuit d’hôtel pour décrasser tout le monde.
C’est dimanche, les places sont pleines de familles, c’est la fête. Cerf-volant, vendeurs en tout genre, musique, danse... Mireille goûte les sauterelles, on s’engouffre dans le superbe marché couvert. C’est une après-midi réjouissante et tranquille pour nous tous.
On a même droit à une douche chaude à volonté !

Les Valeadoras, têtes en bas.

Demain, la route continue...





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Vendredi 24 janvier

Téotihuacan - la cité des dieux


Nous continuons la route plein nord. Notre itinéraire nous mène à quelques pas de Téotihuacan, le plus grand site archéologique de toute la Méso-Amérique. On nous avait indiqué un petit camping fort sympathique. Il l'est, petit, avec pelouse dans une ville où nous parcourons tout à pied. C'est parfait. Nous nous baladons dans le marché et mangeons aux étals.
Nous sommes à 2300 m d'altitude et avons perdu 20°. Ca fait tout drôle. Nous ressortons les pulls et les chaussures et mettons même le chauffage dans le campers pendant la nuit.
Pendant notre temps libre, nous travaillons la musique avec Mireille. Notre chanson "la blatte mobile" prend forme. Les cours de musique sont assurés par une professionnelle, quoi de mieux ?



Au petit matin, la balade dans la cité est magestueuse. C'est magnifique. Nous arrivons sur le site tôt et comme souvent nous sommes presque seuls. On en prend plein les yeux.
La pyramide du soleil sur laquelle nous montons pour admirer l'ensemble du site est la troisième plus grande pyramide du monde (après Cholula, vue hier au Mx et Kheops en Egypte).
Nous arrivons en haut en soufflant comme des baleines (eh oui, l'altitude et les 248 marches... !).
Une mention spéciale pour moi qui porte Léia sur le dos en sus.


Retour au camping, il est déjà l'heure de tout plier pour repartir....




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Vendredi 24 janvier

St Miguel de Allende

St Miguel sera notre dernière vraie escale avant de prendre la route pour les Usa. Après, nous comptons mettre trois jours pour relier la frontière, puis encore deux pour atteindre la Nouvelle Orléans.
Nous arrivons encore une fois dans une ville magnifique. En la traversant à la recherche du camping nous voyons un nombre impressionnant d'étrangers. Les beatniks américains sont venus à St Miguel dans les années 70 et... sont restés. C'est une ville culturelle très active, avec des écoles d'arts, des boutiques bio où nous trouvons de la nourriture sans gluten pour Shemsi, des belles rues, des musées. Un régal.

Petite visite des églises pour le plus grand malheur des enfants.



Et toujours partout, les squelettes !



Nous sommes là pour trois jours. De quoi avancer les cours des enfants, profiter des sources d'eaux chaudes du coin et prendre notre élan pour les centaines de kilomètres qui nous attendent...
Un seul regret lors de cette traversée -somme toute rapide- du Mexique, contact très basique avec les mexicains. La langue que nous maîtrisons mal et surtout le peu de spectacles que nous faisons ne nous permettent pas d'engager des relations comme nous le faisons habituellement lors de nos autres périples. C'est vraiment dommage car les Mexicains que nous rencontrons sont pourtant avenants, souriants, mettant tout en oeuvre pour nous comprendre, et rigolant facilement avec nous, se prêtant à nos jeux. Mais tout ça reste bien en surface. Impossible d'aborder des discutions, sociales, philosophiques, professionnelles...
Nous sommes voyageurs, trimballant notre remorque et son spectacle sans jouer... C'est pourquoi malgré la douceur d'ici, nous sommes quand même contents de rejoindre bientôt les Usa pour travailler enfin !

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Jeudi 30 janvier

D'un espagnol hésitant à un anglais pathétique

C'est reparti. Après un dernier enregistrement de la chanson dans un studio improvisé entre deux camping-cars, une dernière ballade dans les rues colorées de San Miguel, nous remettons en route le véhicule.


Au programme, 4 jours de... route.
A nous les arrêts dans les Pemex (la station d'essence mexicaine) pour acheter des cafés et des sucettes !


Ce sont quasiment nos seules haltes sur les 1000 kms qui nous restent à parcourir pour quitter le pays.

Nous passons la frontière à Loredo et choisissons une petite douane (Colombia) comme nous l'a conseillé un couple d'Américains qui fait la route régulièrement. Effectivement, nous sommes seuls quand nous arrivons ! Les douaniers ouvrent le véhicule, nous demandent de descendre avec TOUS nos sacs et pendant que l'un les inspecte avec minutie, les deux autres fouillent chaque placard du camping car (cafard or not cafard, that is the question !).
Le douanier en face de nous cherche bien précisément de la drogue puisqu'il ouvre tous les petits contenants. Je rigole un peu quand il s'occupe des bagages de Maéla qui enferme ses porte-monnaies dans des sachets qui sont dans des sacoches qu'elle met dans des sacs, eux-même dans des valises. Ca ne le décourage pas.
Après cette fouille minutieuse, il passe aux instruments de Mireille et comme souvent à l'étranger :
- Tu en joues ?
- Oui.
- Alors joue...
Et voilà la halle résonnant au son du Xaphoon puis du petit-piano. Le douanier se détend. Farid jongle.
On ouvre la remorque et commençons à tout décharger... (ahhhh.......), mais au final quand il voit le fond et qu'il n'y a personne dedans, il nous propose de refermer.
Bon, visa, tampon, merci et hop ! Nous voilà au Usa.
Tiens, d'ailleurs voilà le premier Mac Do !

Nous continuons la route puisqu'on a encore 1100 kms avant la Nouvelle Orléans, lieu de notre prochain spectacle. Pas de chance pour nous, le temps se dégrade et soudain... il gèle ! C'est la panique à bord, le camping-car est congelé et nous dedans. On s'arrête au premier magasin de bricolage pour acheter de l'isolant et de la moquette. Ressortir les chaussures et les manteaux des soutes.
Et l'autoroute est complètement bouchée. Nous voyons plusieurs accidents. Les 200 derniers kilomètres avant la pause prévue à Lafayette nous prennent 5H.
Tous les passagers en ont marre !
Arrivés à Lafayette, nous galérons pour trouver un lieu où écouter de la musique Cajun. Normalement les concerts ont lieux en extérieur et tout s'annule à cause du temps.

Il fait zéro et ici les écoles sont fermées pour deux jours ! Trop froid !!!
A bout d'une journée fatigante, nous finissons par dégoter un lieux où nous mangeons cajun, puis nous dansons cajun ! Quel beau final. Léia avec son wubane (ruban en anglais), danse toute la soirée sur la piste en parquet. Elle amuse beaucoup les américains puisque son wubane est en fait un grand morceau de papier toilette qu'elle agite dans tous les sens.
Mireille se trouve des prétendants à tour de bras.
Nous dansons, avant d'aller nous écrouler dans le camping-car, juste sur le parking à côté !




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Lundi 3 février

Le hibou du Bayou

Nous ne pensions rester qu'une journée à Lafayette avant de découvrir la Nouvelle Orléans, mais nous voilà aspirés par cette ville qui au premier abord ne nous avait pas tapé dans l'oeil.
Seulement... Il faut provoquer la rencontre !
Au Randol's, sur la piste de danse, Mireille rencontre Valentine.

Le lendemain sur la même piste de danse, Valentine nous présente François, un français vivant en Louisiane depuis quelques années.

Il habite à Breaux Bridge et nous convie à passer chez lui (le lendemain matin à 9H !) pour découvrir les super cafés-concerts de sa ville, et rencontrer une famille de camping-carriste qui loge devant sa maison. Au matin, nous nous garons à côté de la maison mobile de Dominique et Julie et leurs trois enfants, en voyage aux Usa pendant un an. François nous fait un accueil de rois. Nous ne connaissions pas les spécialités du coin ?



Ce midi, tout le monde ramène un truc :
Une soupe de tortue.
Des cuisses de Cocodril
Un gratin de Mirliton.
Miam !

La dessus, le soleil se met à briller. Nous passons de 0° à 22° !
On ressort les claquettes et c'est parti pour une balade. Nous embarquons sur un bateau en compagnie d'un groupe d'américains pour découvrir le bayou du coin. On s'en prend plein les yeux !

On guète le cocodril (il faut bien trouver à dîner pour ce soir...), mais rien en vue. Parait-il qu'il fait trop froid et qu'ils restent au fond de l'eau. On ne comprend rien à la visite (avec un guide qui ne fait AUCUN effort pour nous permettre de piger un truc), mais bon, j'ai lu deux trois trucs avant tout de même.



L'année dernière, nous avions rencontré des Acadiens au Canada (aux abords de Moncton). En 1713, la France perd ses colonies françaises canadiennes. Elle abandonne les habitants de l'Acadie aux Anglais. 12000 sont déportés et 3000 d'entre eux trouvent refuge dans le delta du Mississippi. Mais la vie est dure, les terres marécageuses et les riches planteurs esclavagistes refusent de nouer contact avec les acadiens. Ce sont donc les amérindiens qui leur apprennent à se débrouiller dans cet environnement hostile...
Acadiens donnera Cadiens, qui donnera Cajiens, qui donnera Cajuns. Et Voilà.
Nous rentrons chez François où nous dinerons tous ensembles avant de partir à Lafayette danser encore.
Et le lendemain, juste avant les adieux, nous entreront au Café "La joie de Vivre" où tous les samedis, il y a un jam de musique Cajuns. On en prend plein les oreilles. L'ambiance est bon enfant. Tout le monde joue ou danse, ou boit, tricote, regarde, profite. On a bien du mal à s'arracher de là... mais quand faut y aller.... Nous serons restés finalement 4 jours dans ce petit coin perdu au milieu des marécages, qui l'eut cru ? L'art de la rencontre est l'art du voyageur...


Farid et Mireille jouent un air de washboard à Erwan




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Lundi 3 février

La blatte mobile - Le tube




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Mardi 11 février

Nouvelle Orléans

Sur la route
Nous repartons. 200 kms jusqu'à la Nouvelle Orléans.
Nous compterons quand même 12 Mc Do sur le bord de la route. Sachant qu'il y en a 15 à Lafayette, ça fait une sacrée implantation !

Sur la route nous voyons régulièrement des panneaux comme ceux-ci :




Et du coup, devant les banques, les restaurants, les hôtels, des panneaux comme ceux-là :


La Nouvelle-Orléans

Sera un passage bref mais intense. Voilà une ville où il aurait été bon de s’arrêter pendant une semaine pour mieux saisir les ambiances.
Nous profiterons au mieux de notre passage, notamment grâce à Marco, Agnès, Nathan et Manon qui nous ouvrent leur maison !
Nous faisons une balade en leur compagnie dans le quartier français. Le soleil sort et les artistes sont dans la rue. Nous nous arrêtons devant un groupe d’enfants qui joue des claquettes… avec des canettes de coca aplaties et punaisées à leurs baskets !





Puis nous quittons l’ambiance chaleureuse et détendue pour filer voir une parade pour la paix. Ce sont des fanfares afro-américaines qui font le tour du quartier. Des barbeques ont été installés sur leur passage. Nous les guettons et soudain ils sont là. Une marée humaine nous traverse. Ca joue, ça danse, ça scande, poing en l’air. En quelques secondes des sentiments très intenses nous submergent, on revoit les images de films qui nous ont marqués, on ré imagine les luttes de classes, on se demande aussi ce qu’on fait là…


Quand le cortège nous dépasse, on ne le suit pas, on ne veut pas laisser le camping-car seul et de toute façon, avec les trois enfants dans la foule c’est pas facile.

Nous passons la journée suivante à nous installer à l’école française.


Shemsi et Maéla présentent un Power Point sur leurs différents voyages devant les CM1 et CM2. Cela fait plusieurs jours qu’ils le préparent classant les photos sur l’ordinateur.



Le soir, nous jouons devant 2 ou 300 parents et enfants de l’école. Tout se passe bien pour nous, même si les parents envoient leurs enfants au pied de la scène pour mieux voir (situation très périlleuse pour la concentration des artistes qui sont sur ladite scène !).

A la fin du spectacle alors que nous retournons dans nos coulisses, Shemsi et Maéla arrivent avec des billets dans les mains.
- Les gens ont donné ça pour vous.
Marco vient nous voir et nous conseille de mettre un chapeau.

Incroyable, dans cette ville où il y a des spectacles de musique partout dans les rues, les gens ont l’habitude de mettre des sous dans les chapeaux… et le notre se remplit à toute vitesse. On finit de démonter le décor puis la sous-directrice nous tend les liasses de billets, (au moins 6 ou 700 $). Je dis qu’on est déjà payé pour le spectacle et qu’il vaut mieux appeler la directrice pour savoir qu’en faire. Ce qui est fait. L’intégralité du chapeau disparaît dans son bureau.


Le lendemain matin, nous avons le blues. Nous quittons la Nouvelle Orléans, Marco, sa famille, et Mireille. Avant de prendre la route pour Greenville où nous jouons dans 3 jours, nous passons voir la directrice que nous n’avons pas encore rencontrée afin de faire signer nos contrats.
Je lui dis que dans la tradition du chapeau, le minimum aurait été qu’on aille boire un coup ensemble avec elle et l’équipe qui nous a accueillis ! De notre côté, nous avons bien offert l’atelier… C’est plus une question de principe qu’une question d’argent ! La remarque est détournée, et nous repartons sans avoir fêter le plus gros chapeau de notre vie !
Mais avec de bons souvenirs plein la tête et des familles très contentes du spectacle qu’on a présenté…






(photo ci-dessus : Atelier à Nola)

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Jeudi 13 février

Remontée vers le nord


Le camping car semble bien vide pendant ces premières centaines de kilomètres sans Mireille.
Bye Mireille, merci pour ta bonne humeur et ton esprit positif à toute épreuve, et vivement le prochain voyage à tes côtés !



Le directeur de l’école de Greenville nous accueille. Nous allons donner des ateliers et jouer pour la première fois dans une école d’entreprise (ici Michelin). Greenville compte 40 000 habitants dont 8000 travaillent dans l’entreprise.
Nous sommes chouchoutés par le directeur Nicolas, sa femme Caroline pendant deux jours.
Nous jouons dans une église.


Mais déjà la route nous appelle et nous fonçons en direction de Washington.
Sur la route, nous faisons une petite halte historique à Williamsburg. Cette ville est restée telle qu’au 18°.
C’est proche d'ici qu'ont eu lieu les plus grands combats de la guerre de sécession et dans cette ville que la déclaration d’indépendance a été signée.
Immersion donc.





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Lundi 17 février

Washington DC


Nous arrivons à l'école française sous un froid givrant. Heureusement, Béatrice et sa famille (Gaël, Eva et Dimitri) nous accueillent chez eux dans une superbe maison. Nous commençons les ateliers dès le lendemain matin. L'école française a 3 campus. Shemsi et Maéla sont accueillis dans une classe de CM2 et Léia part sur un autre campus en petite section. Le soir, Leia prendra le bus jaune pour rentrer sur le campus où nous travaillons.
Après la journée d'atelier, nous rentrons nous mettre au chaud dans la maison. On a bien fait. Au petit matin, il y a un stalactite de 5 cm accroché au robinet du camping car ! Tout a gelé. Il fait - 10°.
Nous partons dans le froid pour encadrer des ateliers sur l'autre campus. Béatrice et Patricia ont créé des ateliers cirque auquel les enfants participent après leur journée de classe.
La nouvelle circule entre les enseignants que le temps va encore se dégrader.
Nous sommes mercredi et deux spectacles sont prévus vendredi comme final de notre semaine ici.
Pas de chance pour nous : le "canton" du coin annonce par texto à toutes les familles que les écoles ferment demain jeudi pour toute la journée en raison des importantes chutes de neige prévues pendant la nuit.
Bon. Reste plus qu'à attendre que le ciel se dégage en espérant qu'ils ouvrent vendredi. Même si l'école ouvre avec 2h de retard, nous avons le temps de jouer les deux fois...




les enfants sont concernés...



Au petit matin, tout est blanc. Figé. Impossible de bouger le camping-car ou les voitures. Tout le monde sort sa pelle dans le quartier pour créer des chemins et dégager les allées. Ca ne sert pas à grand chose puisqu'il se remet à neiger. Nous restons devant la fenêtre à regarder tomber les flocons. On commence à inventer des plans pour pourvoir revenir à Washington jouer plus tard. Mais la semaine prochaine, ce sont les vacances. Nous pourrions jouer le mardi suivant... mais que faire pendant ces dix jours où nous avions prévu d'aller voir les Amish vers Lancaster puis New York puisque la date suivante est toute proche de la grosse pomme... ?
Le moral en prend un coup. La neige tombe.
Tient des biches, qui, affolées par le temps, sortent du bois et se baladent dans le quartier !


Un nouveau message sur le téléphone portable de Béatrice annonce que les écoles sont fermées vendredi.
On se réorganise. Pas facile. Il fait froid. On ne sait pas trop quoi faire...
On décide de revenir faire le spectacle dans dix jours ... Ce sera une longue journée puisqu'on va monter, démonter, jouer deux fois puis faire la route pour Princeton dans la foulée, puis rejouer le lendemain. C'est tout de même la solution qui nous semble le mieux.
Dimitri, le fils ainé de la famille pianote sur son ordinateur (encore plus vite que moi !) et m'aide à organiser notre séjour à New York. Comme on doit revenir à Washington, on ira finalement en bus et on prendra un hôtel dans Times square, juste à côté de Central Park.

Un ami de mon frère Pablo nous accueille chez lui.
Nous quittons donc la maison de Béatrice pour une autre. Nous voilà chez Crys, afro américain et sa femme Alicia, Polonaise et leurs enfants, Apolline et Gustave.
Nous testons une première nuit dans le camping car. Avec le chauffage et malgré les températures en dessous de zéro, il fait bon. Puis nous irons dormir dans leur sous-sol aménagé en chambres d'amis et salle de jeu.

La suite bientôt

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Samedi 22 février

New York - 1ere partie

New York, ce sont un peu nos vacances forcées dans le voyage. Nous trouvant "coincés" à Washington pour une dizaine de jours puisque nous avons décalé les spectacles prévus pour cause de neige puis de vacances, nous prenons la poudre d'escampette. Nous abandonnons le camping-car dans l'allée de Crys et montons dans un bus qui nous mène, petit matin, en 4h40 à New-York où nous avons réservé un hôtel pour 4 jours. Léia a la bonne idée de dormir presque tout le trajet. L'arrivée en bus sur Manhattan nous en met plein la vue ! Nous avons hâte de découvrir la grande pomme !
Nous voilà partis pour quatre jours de déambulation, sous le crachin, la petite neige, le soleil aussi. En métro, en taxi, mais surtout en marchant. Shemsi et Maéla passent leurs journées à arpenter les rues avec nous sans râler et je porte Léia sur le dos.
Il y a tant à voir !




Quelqu'un vit dans ce cube !
Voir la vidéo sur Youtube





en quelques jours le métro n'a plus de secret pour nous (ou presque)


on trouve même des hamburgers sans gluten pour le plus grand bonheur de tous (mais surtout de Shemsi)






Notre hôtel se situe entre Times Square et Central Park.
Toute la journée les gens patinent sur la glace, dans le grand parc face aux buildings.
La vie ici ne s'arrête jamais. Tout est haut, grand, droit, démeusuré. Les gens marchent vite, les taxis sont partout. Nous trouvons en face de l'hôtel un magasin où nous nous approvisionnons pour les repas que nous prenons soit à l'hôtel (dans la mini mini cuisine) soit en sandwichs pour de grandes journées de balade. C'est assez facile de trouver à manger sans gluten. Tout est écrit sur les boites, tout s'emporte partout... bon, il faut mettre le prix aussi.
Y'a pas à dire : chez les américains, les talbins nous filent entre les mains !



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Jeudi 27 février

New-York suite et fin



Nous avons gardé les plus grandes balades pour le seul jour où la météo prévoit du soleil. On se lève donc aux aurores pour prendre le ferry et aller visiter la mythique Statue de la Liberté. Arrivés sur place nous avons la bonne surprise de recevoir des audio-guides en français, Shemsi et Maéla se baladent le casque sur la tête et emmagasinent les informations. La visite de la couronne en revanche se réservait en amont. On ne montera pas à l'intérieur de la structure... Dommage.

Depuis l'île, la vue sur Manhatan est vertigineuse !

De retour sur la terre ferme, nous bifurquons vers le World Trade Center. Le nouveau building est achevé, juste à côté du mémorial. Impossible d'imaginer ce qu'il s'est passé ici, au milieu de ces façades immenses, si denses et compactes. Seul le vide au milieu des buildings nous rappelle que les tours s'élevaient ici...


Etape suivante, le non moins mythique Pont de Brooklyn, dont l'architecte Roebling mourru du tétanos (suite à un pied écrasé) quelques jours après le début des travaux.
En 1884, pour démontrer la fiabilité du pont, le cirque Barnum fit défiler dessus 21 éléphants de son cirque.



Nous passerons par China Town puis reprendrons le métro pour rentrer à l'hôtel.
Le Moma nous ouvrira aussi ses portes et Times square encore, pour un dernier Burger sans gluten, un dernier paquet de M&Ms dans son magasin géant, un dernier coup de néon dans le visage.
Bye New-york et retour à Washington pour voir si la neige a fondu et si nous allons enfin pouvoir jouer nos spectacles !

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Jeudi 27 février

Froid de gueux

- 15°C
Ressenti - 24°C

C'est la température prévue pour ce soir et cette nuit à Princeton, là où nous sommes.
Mais le camping car tient le choc et du coup nous aussi.
Notre petit chauffage au gaz carbure toute la nuit !

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Vendredi 28 février

Titan...

... c'est le nom de la tempête de froid et de neige qui nous arrive dessus ce week-end !

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Samedi 1er mars

On est où là ?

Oui parce que le temps passe plus vite que les post que j'ajoute sur le blog...

De retour de New-york, nous sommes retournés chez Crys et sa famille qui nous ont ouvert la porte de leur maison avec beaucoup de gentillesse. Crys est père au foyer depuis que ses enfants sont nés et sa femme Alycia travaille pour la fondation Bill Gates. Nous avons beaucoup discuté (en anglais, si-si) ensemble puisque son job m'intéresse particulièrement : elle travaille sur la recherche d'un vaccin contre la malaria (palu chez nous). Vaste entreprise. Un premier vaccin a été conçu et les 3 phases du vaccin mises en oeuvre. Mais le résultat "n'est que" de 50 %, alors une deuxième génération est en cours... recherche qui va s'étaler sur les 20 prochaines années... ! Elle me raconte comment ils ont vacciné des américains sains puis leur ont mis sur le bras des moustiques infectés pour qu'ils contractent le palu. L'étape suivante a été de vacciner 15000 bébés en Afrique.
Retour à la case départ. Le but étant de trouver un vaccin qui permette d'une part de vacciner l'enfant qui le reçoit et d'autre part de vacciner le moustique qui le piquerait. Ce qui permettrait ainsi d'endiguer la maladie de deux manières...
Il s'agit là d'une recherche sur le palu falciparum (celui là que Maéla avait eu lors de notre passage au Sénégal). Et concerne donc l'Afrique (et pas l'Asie ou l'Amérique du Sud). Il faudra longtemps pour achever ces recherches, d'autant plus qu'à part cette fondation, personne n'a d'intérêt à financer ce vaccin...
Bref, j'ai bien regretté de ne pas parler couramment anglais, mais j'ai, je crois, saisi l'essentiel.

Nous avons ensuite eu un petit moment de panique en apprenant que mardi, jour de notre spectacle à Washington (repoussé de plus de 10 jours), il allait encore neiger...
Cette fois, impossible de reculer encore, il n'y avait plus qu'à croiser les doigts !
Dans les 3 jours qui nous restent en attendant, nous continuons notre visite des musées. Au plein centre de Washington, les musées sont nombreux, très bien faits... et gratuits, jours après jours, nous visiterons donc le musée de l'air et de l'espace (très chouette !), le musée d'histoire naturelle (génial !), le musée des indiens (moins bien fait que d'autres visités sur la côte ouest) et le musée de l'histoire de l'Amérique (celui là, m'aura bien énervé, surtout la partie où sont récapitulées toutes les guerres entreprises par les Us (et y'en a un paquet !), partie qui est appelée : le prix de la liberté.... (no comment....))

Cry nous emmène aussi au bowling et à la patinoire.





Bref on s'en met plein les yeux, plein les pattes, comme halte forcée, on aurait pu tomber plus mal...

Au final, la neige ne tombera pas assez drue pour nous arrêter. Nous montons le décor le lundi soir avant d'aller manger une pizza (sans gluten !) avec Patricia, une enseignante de l'école française. Et le mardi, c'est parti, nous jouons deux fois dans le superbe auditorium de l'école. Crys viendra avec Apolline et Gustave et tout le monde (enfants de l'école comme enseignants) appréciera le moment.



Crys, Apolline et Gustave




On joue, enfin !



A la fin du spectacle, pas le temps de se dire de grands adieux, nous devons filer sur Princeton où nous devons jouer le lendemain ! Nous rechargeons tout au plus vite, embrassons tout le monde et reprenons la route. Adieu Washington ! Et merci à tous pour votre accueil !

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Jeudi 6 mars

Princeton


Nous arrivons à Princeton, ville au sud de New-York, qui est :
1 - La ville d'une grande université mondialement prisée.
2 - La ville d'Einstein.
3 - La ville où Tour de Cirque laissera assurément une empreinte indélébile.
(peut-être celle de la première famille congelée dans un camping-car ?)



L'école française est fort sympatique. Petite avec des enseignants dynamiques qui nous disent que la vie ici conjugue les avantages des Etats-Unis et ceux de la France. Nous nous installons sur un parking devant l'école avec le code de la porte en cas d'urgence. Ils annoncent effectivement des températures très basses, du vent et un ressenti à -24°. Avoir un replis en cas de panne de chauffage est une idée pour le moins rassurante !
Nous avons deux jours d'ateliers avant de jouer le spectacle et donnons les cours dans un grands gymnase.


Les classes se succèdent. Shemsi, Maéla et Léia sont accueillis dans l'école. Léia est très heureuse d'aller à la maternelle. Le deuxième matin elle se lève avant 7h et saute sur le lit en criant qu'elle veut y aller tout de suite tellement elle a aimé la première journée.


Le deuxième jour, il y a une alarme incendie et tous les enfants sortent des bâtiments. Un classique chez nous aussi. Ici, il y a aussi des lock down. Au cas où un tireur fou viendrait dans l'établissement. Le dernier carnage dans une école a eu lieu pas loin d'ici. Deux fois par an, les enfants apprennent à se coller contre les murs du côté des fenêtres pour que le tireur imagine que la classe est vide. Toutes les serrures de l'école sont équipées de fermetures qui permettent à l'enseignant de fermer sa classe de l'intérieur sans aucun moyen de l'ouvrir de l'extérieur. Ca rigole pas. Lors des tests, c'est la police qui vient dire que l'alerte est terminée.

Tout se passe bien pour nous à Princeton, ateliers puis spectacle se passent tranquillement.
Nous affrontons les éléments et sommes très contents d'avoir testé le -20 ° dans le camping-car : il tient le coup et chauffe bien. On utilise une bouteille de gaz tous les trois jours (enfin toutes les trois nuits...)
Et quand on veut remplir le réservoir d'eau, ça donne ça :



Nous partons visiter l'université malgré les stalactites qui nous pendent au nez, avant de quitter la ville un peu rapidement. Comme de nouvelles chutes de neige sont annoncées, nous voulons arriver à la prochaine étape avant les premiers flocons.


Bye Princeton, nous avons hâte de revenir vous rendre visite quand les éléments seront plus cléments !



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Vendredi 7 mars

New Milford


Nous arrivons à New Milford (à quelques km à l'ouest de New-York) préparés pour affronter la tempête (Titan). Les recharges de gaz sont à bloc, les placards aussi (dès fois qu'on reste bloqués 24h avant que le chasse-neige passe).
Nous sommes accueillis par la directrice de l'école pour la soirée qui a quatre enfants et a préparé des crêpes pour notre arrivée. Les enfants jouent ensemble puis rapidement nous allons prendre nos quartiers devant l'école et l'église.
Au petit matin, surprise. Pas de neige, de verglas, de glace... rien. La météo aura péché par excès de prudence !
Tant mieux, du coup nous commençons nos ateliers comme prévu et les classes défilent une nouvelle fois dans le gymnase.


Une chose qui nous surprend ici (j'entends dans ce pays), c'est la prise en considération permanente de la douleur et des plaintes des enfants. J'ai du mal à m'y faire. Ils ont souvent mal et il faut prendre un temps avec eux pour voir si ça va. Comme mes ateliers sont courts et que je ne reste pas longtemps, je zappe un peu cette étape... Mais ils ont tellement l'habitude de ne pas résister à la douleur que les portés acrobatiques sont parfois compliqués à réaliser...
Autre chose à quoi je ne m'habitue pas c'est toujours leur dire qu'ils sont incroyablement géniaux même quand ils ont fait un truc nul.
Ils lancent mal un ballon, il faut dire : "good job !" et pas : "c'était pourri, applique-toi un peu !"
C'est une autre pédagogie, mais je me sens très hypocrite de leur dire qu'ils sont tout le temps merveilleux !



Dans l'école, deux autres enfants avec la même pompe que Shemsi. Pendant ces deux ans, nous aurons rencontré beaucoup d'enfants diabétiques. Beaucoup d'enfants allergiques. Les écoles sont souvent "nuts free". Interdit d'introduire un aliment à base de noix. Certains enfants n'ont même pas le droit de respirer l'odeur de la noix (?!!) et comme les procès font légion, pas d'autre choix que d'être très strict...



Dans le genre prudence excessive aussi, quand j'ai emmené Leia au manège (carrousel de chevaux), j'ai du monter à côté d'elle (Maéla voulait bien y aller, mais il fallait être majeur). Puis la dame a attaché tous les enfants. Doublement sanglé sur le cheval plus le parent à côté...
Des fois qu'ils tombent, se blessent et qu'un parent attaque le carrousel en justice...

Sinon, toujours le froid et enfin une excuse pour ne plus se brosser les dents :



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Jeudi 13 mars

On a marché sur l'eau !

Nous présentons notre spectacle à New Milford et tout le monde est ravi. Une nouvelle fois les spectateurs ne s'attendent pas à une version "poétique" du jonglage. Le tout sans ennui. Bref, beaucoup de compliments de la part des enseignants puis des parents qui ont eu des retours des enfants.
Nous sommes invités à passer la soirée chez des enseignants qui nous parlent de leurs détachements précédents (les uns étaient en Tunisie, les autres en Egypte, le tout pendant le printemps arabe). Maéla se fait inviter à dormir chez une copine, Léia chez une autre, et nous voilà plus que trois dans notre camping-car pourtant si douillet...

Le lendemain, nous reprenons la route. Nous sommes invités chez Jon et Dace pour le week-end, des amis de Caroline. Ils passent toute une partie de leur année à Dijon et l'autre, dans le nord du Maine. Nous sommes à une centaine de kilomètres du Canada. La neige est partout, en quantité impressionnante pour ce mois de mars. Heureusement leur maison est chaleureuse et leur accueil exceptionnel !
Accueillir toute une famille, c'est pas rien, mais nous voilà dans cette belle maison en bois à l'architecture intérieure très belle qui chauffe grâce à une grande serre de baies-vitrées.


Ils nous emmènent faire de la luge (et Dace montera sur la luge canadienne pour une belle descente ! ) puis chercher du sirop d'érable dans une cabane.


Et enfin nous allons... marcher sur le lac gelé.

Ce lac fait plusieurs kilomètres de long et il est gelé sur près d'un mètre de profondeur. Incroyable. Les pêcheurs viennent avec leurs voitures et s'installent pour la journée sur l'eau. Ils creusent des trous (5 par personnes) et attendent le poisson.
Nous croisons une famille avec deux jeunes garçons qui jouent toute la journée sur la glace avec un quad. Ils nous traineront en luge pour le plus grand bonheur des enfants.
Ils nous montrent aussi : comment ils creusent le trou, comment ils installent une ligne.
Quand le petit drapeau se relève, un poisson est au bout, y'a plus qu'à aller le chercher !
Un peu plus loin, ce sont des dizaines voitures garées sur le lac. Des cabanes sont montées pour la journée (ben oui, ça caille grave alors faut bien s'abriter avant en attendant que ça morde !, et puis ça sert aussi aux filles... parce que faire discrètement pipi au milieu d'un lac gelé... c'est pas facile !)
Quad, barbecues et pêche... sacrée découverte que cette balade là !












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Mercredi 19 mars

Notre cabane au Canada (ou presque)...

South Freeport est une ville située au nord-est des Etats-Unis où nous intervenons pendant trois jours avec toutes les classes de l'école française afin de produire un petit 20 minutes avec les enfants.
Heureusement, Céline, enseignante sur place a déjà mis en train les enfants depuis quelques semaines en leur apprenant les bases des portés acrobatiques.
Nous arrivons dans un gros village hyper tranquille avec un petit air de Bretagne et des homards partout partout dans l'eau. Parait qu'ils fournissent le monde entier tellement les fonds marins en sont recouverts.
Le directeur, Willy nous accueille et nous présente le petit "cottage" qui sera le notre. Deux chambres, une cuisine, une grande salle de bain... le bonheur. Nous sommes à quelques mètres de la mer, mais comme il y a encore de la neige partout, c'est difficile d'en profiter et même de s'en rendre compte.
Nous investissons les lieux.

La météo annonce une nouvelle tempête de neige et comme par hasard c'est pour jeudi, jour de spectacle.
Panique à bord. Willy décide de déplacer le spectacle au vendredi.

Nous commençons les ateliers avec les 80 enfants de l'école. Shemsi, Maéla et Léia sont tous les trois intégrés dans les classes de l'école.


C'est donc dans une très bonne ambiance que nous travaillons. Les classes sont motivées par le projet et nous aussi, les enfants sont très ouverts ou sympathiques.
Il faut dire que l'école bien qu'éducation nationale offre une scolarité assez unique. Le nombre d'encadrants est important et les projets nombreux. Toute l'école va à la piscine, les enfants ont tous des cours de violon, de guitare, de chant... ils vont au concert...
Bref, de quoi éveiller joliment les mentalités !



Après trois jours de répétition, nous attendons la tempête de pied ferme. Nous avons fait des courses et nous nous enfermons dans notre petite maison. Au matin, les flocons tombent et recouvrent tout... mais nous découvrirons quelques heures plus tard que nous sommes les seuls à ne pas être à l'école !
Il n'a pas neigé assez pour qu'elle ferme !
Nous filons donc faire une répétition générale.

Vendredi aux aurores, nous partons à Lewiston pour installer le décor.






trop froid, ça démarre plus !


Et là, c'est des mini catastrophes en série. Il a fait si froid que le pied de la remorque est figée dans la glace. Nous devons verser des litres d'eau chaude dessus pour que la couche de gèle fonde. Bon... 10 minutes de perdues. Arrivée sur place, c'est le cadenas de la remorque qui est tellement gelé qu'on ne peut plus l'ouvrir. Après un bain dans l'eau tiède, il cède... encore 10 minutes...
Bref quand nous avons monté le décor, pas le temps de répéter, les enfants arrivent déjà pour leur propre répétition.
Nous faisons une générale avec eux sur le plateau. La scène est dans une grande église récemment restaurée.

Les enfants, avant la générale...


A 11h 30 c'est le lunch. Je vais chercher dans le camping car la salade de pâtes (ss gluten) que j'ai préparé pour le lunch de Shemsi, Maéla et Léia.
Mais entre temps, les pâtes ont gelé... elles sont même complètement congelées, impossible de les manger !!
Quelle galère !
Le spectacle des enfants commence et ils s'en sortent à merveille. Le public est composé de parents, grand-parents et d'un groupe de petits vieux francophones fort sympatiques. On peut dire que le public est conquis. Quand les enfants sortent de scène, nous enchainons avec une version écourtée de notre propre spectacle...
Tout se passe presque bien dans cette nouvelle version. En tout cas le public est charmé...

Démontage, rangement, chargement.
Nous rentrons pour la dernière soirée. Demain nous partons pour Boston. Shemsi et Maéla sont bien tristes de quitter la belle ambiance de Freeport, d'autant que tous les soirs ils allaient jouer un moment chez Zoé et Colin.
Ils quittent des amis et seraient bien restés plus longtemps !





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