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Mardi 4 septembre 2012

En route pour les Amériques !

La formule est globalement la même qu'en 2009 lors de notre tour d'Afrique (http://cirk.fr/blogs/afrique/) Prenez deux artistes de cirque, leur spectacle, leurs enfants... jetez le tout dans un véhicule, envoyez tout ça pendant plusieurs mois à l'autre bout de la planète et vous obtenez : NOS NOUVELLES PERIPETIES NOMADES. Au programme : Canada, Usa, Mexique et des représentations du spectacle "Derrière la Porte" tout au long de la route.

Le camping-car a été envoyé par cargo depuis Anvers direction Halifax il y a une quinzaine de jours, chargé de nos habits, des cours du cned, du matériel son et lumière, de nos pendrions, du décors du spectacle, des transformateurs 220/110 volts, et des caisses de petits matériels. Normalement... tout y est.... De notre côté, nous prenons l'avion jeudi 06... dans deux jours. C'est comme si on était partis...
Ce blog n'a d'autres ambitions que de partager nos six mois d'aventure familiale et circassienne.
Il racontera les kilomètres, les mots des enfants, l'accueil du spectacle sur ce nouveau continent, les ateliers, nos anecdotes et découvertes.




Shemsi, 10 ans, rentre en 5° avec le cned. Shemsi est diabétique insulino-dépendant depuis ses sept ans et intolérant au gluten. Deux grosses contraintes médicales à gérer pendant le voyage. Il est porteur d'une pompe à insuline et doit changer ses cathéters tous les trois jours. Ça ne l'empêche pas d'être partant pour tout, dynamique, volontaire et sportif motivé.





Maéla, notre acrobate préférée. 9 ans pour plus très longtemps.
Entre en 6° avec le cned.


Léia, dernière arrivée
dans la troupe. 20 mois.








Marion et Farid, artistes de cirque avec la Cie Tour de Cirque depuis 12 ans... Concepteurs de projets, écrivains voyageurs, casse-pieds, travailleurs. La famille "pas pareil" est dans les starting-blog !








Nos dates de spectacles :
14 et 15 septembre - Alliance Française Halifax (Nouvelle Ecosse, Canada)
16 et 17 septembre - ateliers à Halifax et à Amherst
19 septembre - Théâtre Capitol - Alliance Française Moncton (NB, Canada)
30 septembre - Théâtre les amants de la Scène - St Georges (Québec, Canada)
02 octobre - Théâtre Centennial - Sherbrooke (Québec, Canada)
06 au 10 octobre - réserve Atikamekw de Manawan (Québec, Canada)
12 octobre - Ecole bilingue Toronto (Ontario, Canada)
30 octobre - French American International School - (Portland, Usa)
31 au 02 novembre - Ateliers French American International School (Portland, Usa)
05 novembre - French American School of Puget Sound (Seattle, Usa)v 06 novembre - Ateliers - French American School of Puget Sound (Seattle, Usa)
13 novembre - Ecole bilingue - Berkeley (San Francisco, Usa)
16 novembre - Ecole Primaire d'Ashbury (San Francisco, Usa)
21 novembre - Ecole Internationale de la Péninsule - Palo Alto (San Francisco, Usa)
novembre - French American International School - (San Francisco, Usa)
décembre - personne ne veut de spectacle pour Noël ???v Janvier - février - Mexique, en cours de finalisation...

"Projet soutenu par la Région Rhône-Alpes - la Fondation Un Monde Par Tous - Ulule"



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Dimanche 9 septembre 2012

Selon les heures

Heures favorables
Jeudi : Nous voilà arrivés sur l’autre continent. Accueillis très chaleureusement par l’alliance française d’Halifax qui nous véhicule jusqu’à une maison victorienne où deux sœurs nous ouvrent une grande chambre. Après près de 20H de voyage, nous nous écroulons tous les cinq.

Vendredi : Farid va aux douanes pour les papiers du camping-car, un coup de tampon et c’est réglé. A 11H30, il se présente au port pour récupérer le véhicule…. A l’entrée, un homme lui dit que le port vient de fermer… jusqu’à lundi ! Devant sa mine désappointée, il passe un coup de téléphone… et lui dit de revenir à 14H. A 15H, il revient au volant du véhicule !

Samedi : Nous quittons notre chambre et enfournons nos valises sacs et bazar dans le camping car. Avec les décors, le son, la lumière, il n’y a plus d’espace disponible pour se déplacer. On va voir une remorque dénichée sur "le bon coin" local… mais on hésite. Les roues sont petites, elle est vieille et elle reste chère…
Du coup on part à Halifax Circus où nous devons jouer vendredi prochain. On y rencontre Saïd qui entraîne une jeune femme à améliorer ses équilibres. Maéla se retrouve embarquée pour son premier cours d’équilibre sur mains et sur cannes. Elle est aux anges et Saïd (qui parle français puisqu’il a travaillé 10 ans chez Bouglionne) lui donne des bonnes bases de placement.
Mike, le directeur d’Halifax Circus arrive et nous déchargeons le matos dans la salle. Ça y est le camping car est vide ! Il ne reste plus qu’à ranger nos affaires pour pouvoir passer notre première nuit dans nos lits !

Dimanche : Nous partons pour 4 jours d’habilitation à la vie de nomade. Retour prévu à Halifax jeudi pour faire nos premiers spectacles !

Heures grincheuses
Jeudi : Leia n’a pas dormi une minute dans l’avion et comme elle avait une place pour les moins de 2 ans, (c’est à dire sur les genoux), l’hôtesse allemande n’a pas voulu qu’on s’installe sur les autres sièges disponibles sous peine d’amende de 150 euros ! On a donc fait le vol à 5 sur 4 places, un vrai moment de bonheur !

Vendredi : Petite nuit pour tous à cause du décalage horaire. Farid part dédouaner le véhicule et revient, pas certain de pouvoir le récupérer avant lundi. Nous cherchons une remorque sur internet puis dans un dépôt. Tout est hors de prix ! Au moins deux fois plus cher que notre budget… ambiance morose.

Samedi : Toujours pas de remorque en vue. Léia se lève encore à 4 heures du matin et la fatigue se fait sentir. Je ne comprends rien à ce que les gens me disent, ils parlent à toute vitesse. Pour chercher une rue, une remorque, de la nourriture sans gluten, c’est pas facile. Rien ne m’enthousiasme… la fatigue sans doute.

Nuit : Pour notre première nuit en camping-car, nous nous installons dans la rue tranquille derrière l’alliance. Pas de bol, il y a une grosse bringue d’anniversaire bien arrosée et un bordel dingue. Les boules quies ? Oui.. quelque part dans le bazar… ah ! ben non, finalement… A minuit on déménage… et on essaye de se rendormir jusqu’à 4h comme d’hab, où je me retrouve dehors à expliquer à Leia, que « oui il fait nuit et même les camions font dodo ! »

Dimanche : Nous sommes en vacances pour quatre jours avant d’enchaîner une longue série de montage, spectacles, ateliers et route. Nous partons à l’aventure vers la baie de Digby.

Nous découvrons dès le premier arrêt que la batterie ne marche plus, nous n’avons donc ni eau, ni électricité… et on ne sait pas d’où ça vient car on est toujours d’aussi mauvais bricoleurs !
Après 200 kms sous la pluie, nous nous arrêtons sous la pluie dans un camping où il pleut…. Toute la journée… toute la soirée. Et il y a une fuite à côté des toilettes….
Ah…. Le rêve américain !

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Vendredi 14 septembre 2012

Halifax toujours

La poisse nous a quitté d’un coup : on a trouvé une remorque, on a vu des baleines, le beau temps est revenu et Léia dort comme un ange.
Mais non ! … C’est une blague !

Aux dernières nouvelles, on était dans un camping sous la pluie pluie pluie. Quand le soleil a pointé son nez on a repris la route pour aller au bout du bout, sur une langue de terre nommée Long Island qui a la particularité d’abriter de nombreuses espèce de baleines. On a dormi face à la mer en attendant le zodiac du lendemain matin, la tête pleine d’images… Mais le lendemain, il y avait trop de vent et le bateau n’a pas voulu partir… On en donc enfourné toute la famille dans le camping-car en maudissant les cieux et on a repris la route pour Halifax.

Petit stop en route pour voir une remorque… le vendeur refuse de nous la vendre tant qu’on n’a pas une prise adaptée pour brancher les feux stop. Et l’adaptateur qu’on avait acheté dans cette optique là avant de partir ne ressemble pas du tout à ce qu’il faut. En plus, la remorque (qui pourtant n’est pas bien grande doit avoir une carte grise. Alors camping-car avec carte grise française et remorque avec carte grise Canadienne, ça donne quoi à la frontière ? Et lors de la revente au Mexique ou aux us ? Le vendeur se gratte la tête car nous n’avons pas d’adresse canadienne pour qu’il fasse la demande de carte, tandis que nous partons à la recherche d’un branchement. Que nous faisons poser. Si tout va bien, on aura remorque et papiers vendredi.

Jeudi 13 : Nous passons la journée à Halifax Circus. Montage du décor, des lumières, on teste : tout saute ! On rebranche, on change de prises : tout ressaute. On enlève des projos, on vérifie les transformateurs, on prie… ça saute encore. (là, on soupire bien fort et on se demande si on va se mettre à chialer maintenant ou pas..).
Mike le directeur de l’école de cirque appelle un ami électricien. On l’attend en se bouffant les doigts. Puis Flavie de l’alliance française nous dit qu’une école s’est inscrite pour le spectacle de demain… mais ne peux pas se déplacer. Peut-on aller jouer là-bas ? On regarde le décor qu’on a mis trois heures à installer, puis Flavie, puis les projos abandonnés par terre et Farid est sans appel : « on redémonte pas ! ».
On attend tous les deux en silence en faisant la gueule.
Puis nous proposons de jouer 25 min sans décors si la directrice est d’accord. Elle est d’accord, on ira dans son école, ce qui nous laisse une journée de plus pour régler nos problèmes électriques…. Aahhhhhh !....





Maéla à Halifax Circus



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samedi 15 septembre 2012

La remorque !



Elle est belle !
Mais elle nous aura coûté un bras !


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mardi 18 septembre 2012

Premier spectacle

Ca y est, le premier spectacle est fait. Plié, emballé. Nous sommes rassurés. Ici aussi notre humour fonctionne. Un bon coup de speed juste avant le spectacle car à l'heure de commencer Farid courait, encore en jean, des câbles à la main, pour essayer de changer encore je ne sais quoi sur la lumière... Mais en fin de compte, nous n'avons eu aucun soucis ni sur la diffusion du son, ni sur les changements lumières... comme quoi... rien ne sert de stresser ! Notre premier public canadien a été d'une grande écoute, nous laissant un silence total dans les moments de jeu. Tout en rigolant quand il fallait.

Bref, pour une première nous sommes tous contents !

Le rangement aussi a été mémorable. Jamais nous n'avons eu autant de monde pour démonter, dévisser, rouler, porter et charger. Et dans la remorque... Ca rentre pile poil !

Le lendemain, Isabelle, la directrice nous invite chez elle pour notre premier brunch. Et quel brunch ! Tout y est, pancakes, cranberries, oeufs brouillés, sirop d'érable, bacon grillé... et une bonne discussion en sus avec des enfants d'une sagesse exemplaire....

Nous partons ensuite dire au revoir à Keith notre technicien de dernière minutes pour une limonade maison. Musicien dans l'âme avec ses deux enfants, il nous accueille avec chaleur... en anglais...

Nous avons donc repris la route sous le soleil et la bonne humeur. Une pause à Amherst où nous donnons des ateliers.
Et nous voilà à Moncton.... pour un spectacle au théâtre Capitol demain !



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vendredi 21 septembre 2012

Un fantôme au théâtre

par Shemsi
Quand j’étais au théâtre du Capitol à Moncton pour le spectacle de mes parents, les gens qui y travaillaient m’ont raconté qu’il y avait un fantôme dans ces lieux.
Il y a quelques temps (en 1926) le théâtre a pris feu et un pompier est mort en essayant de sauver des gens.
Depuis, les techniciens disent qu’il se passe des choses bizarres : des rideaux qui bougent, des bruits étranges, des problèmes avec la lumière…
J’ai trouvé ça drôle mais ils avaient l’air sérieux .



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vendredi 21 septembre 2012

Moncton

Nous arrivons à Moncton, la capitale du bilinguisme. Ici, tout est systématiquement traduit en français et en anglais ce qui facilite grandement notre intégration.

L’accueil par Emilie et Pascale de l’alliance française est très chaleureux et particulièrement efficace. Les jours de boulot s’enchainent, ateliers, spectacle, ateliers… C’est agréable de rester plusieurs jours dans la même ville : on repère les grands axes, les rues, les parcs, on croise des gens qu’on connaît dans les magasins…

Le théâtre où nous allons jouer est magnifiquement refait. Une belle surprise, un peu comme à Popayan au fin fond de la Colombie où nous avions découvert un théâtre à l’Italienne entièrement restauré. De quoi nous donner le trac avant de jouer. Les tapis rouges s’alignent devant les caisses d’accueil, les dorures sont partout.

Les techniciens sont particulièrement efficaces. Tout est déchargé, monté en deux heures. Farid règle les lumières avec l’éclairagiste qui après un mini filage et une conduite papier ne se trompera pas une fois pendant la représentation. Une nouvelle fois le public est silencieux pendant les temps de jeux et enfants se marrent comme des baleines (qu’on n’a toujours pas vu). De notre côté, nous ratons quelques tops sons. Règlement de compte en coulisse et petite déception car dans des conditions aussi exceptionnelles nous avons envie de faire mieux que mieux.

Pendant qu’on démonte et qu’on recharge, Shemsi, Maéla et Léia font une baston avec les baby-sitteurs dans le camping car. Ça rigole tellement que le véhicule glousse et tangue.

Les trépidantes aventures de la remorque - suite et fin (enfin j’espère !) En quittant Halifax, nous avions une carte grise temporaire à faire éditer à Moncton (capitale administrative). Or, arrivés à la préfecture, ils ne peuvent rien pour nous car nous ne sommes pas canadiens. Ils nous en éditent une autre provisoire de 15 jours. Farid part donc aux douanes qui sèchent devant notre problème. « Il doit bien y avoir une solution quand même… »… Oui, on espère ! Car on aimerait bien passer la frontière avec les Usa en règle… Le lendemain, retour aux douanes qui entre temps nous conseillent de faire refaire la facture avec une adresse canadienne. Ce sera celle de l’Alliance (j’espère qu’on vous a prévenu !). Retour chez un concessionnaire pour nous refaire une facture. On croise les doigts en retournant à la préfecture…. (heureusement, Moncton est une petite ville !)
C’est bon ! Farid revient avec la carte grise et la plaque d’immatriculation. Je ne pensais pas qu’une plaque métallique pouvait procurer autant de joie intérieure…
Nous nous précipitons donc tous dans le camping-car pour reprendre la route. Direction, le fleuve St Laurent, au Quebec ! Premier arrêt sur la route. Nous voilà pour la soirée à Woodstock. Non, pas LE Woodstock, mais Woodstock quand même... c’est symbolique.



Notre campement à Moncton chez Emilie pendant trois jours. Une prise électrique, la wifi, et hop !



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samedi 29 septembre 2012

Mon anniversaire

par Shemsi

Pour mon anniversaire nous sommes allés à "Mer et Monde Ecotour", avec vue sur la mer.

Bon, même si il était un peu raté car pas de gâteaux, pas de cadeaux, pas d’appel … il était cool , car le soir nous avons fais un feu dehors et nous avons vu des baleines et des phoques toute la soirée.

Le lendemain comme nous devions nous lever tôt pour mon cadeau d’anniversaire qui se passe à 8h du matin nous avons encore eu un festival de baleines, phoques et de dauphins .

Mon cadeau

Pour mon cadeau d’anniversaire j’ai fait 4h de kayak de mer pour aller voir des baleines et des dauphins avec 1 h de préparation présentation.
Pendant l‘heure de préparation nous avons découvert que ce n’étaient pas des baleines et des dauphins mais des rorquals communs et des marsouins et nous nous sommes habillés et j’étais le seul enfant sur 10 Personnes.
Dans la balade nous avons découvert plein de choses, manger des algues, vu des rorquals et des marsouins.
Et nous avons eu froid aux mains car l’eau était à 4° brbrbrbbrbrbrbbrbr.



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samedi 29 septembre 2012

Les bergeronnes

Depuis la fenêtre du camping-car je contemple le jour qui se lève sur le St Laurent. Il y a que nous. Posés aux bords des roches qui mènent à l’eau, entre les sapins et le petit chemin de terre.
Bon, pour dire la vérité -même si c’est très beau- je fais un peu la gueule. Il est à peine six heures et Léia a déjà fini son bol de céréales. Il fait froid et nous nous sommes emmitouflées dans une mini-couverture. Y’a plus le choix, il faut que j’apprenne à allumer le chauffage ! On chuchote toutes les deux pour ne pas réveiller le reste de la tribu. Farid descend de la capucine pour mettre en route un café. Le soleil se lève doucement et fait miroiter le creux des vagues en face de nous. Nous regardons le spectacle et soudain :
- Une baneiiii !
C’est fugitif comme le dos d’un cétacé qui sort de l’eau pour nous présenter sa nageoire et replonger dans l’eau sombre. Est-ce qu’on a bien vu ? On colle notre nez à la vitre et là :
- Une baneiii !
Elle vient nous saluer une deuxième fois, puis une troisième, une quatrième et s’arcboute enfin pour disparaître profondément. Shemsi se lève. On se serre autour de la petite table carrée, les yeux rivés sur les flots. Nous sommes à quelques pas d’une fosse marine réputée pour abriter des mammifères marins. A quelques mètres de nous, il y a 300 mètres de profondeurs.
Et puis à nouveau. Une baleine, un phoque au loin et des marsouins. Un, puis deux, puis deux ensemble synchrones comme tout, puis deux qui se croisent, puis de nouveau un cétacé qui émerge quatre fois de suite avant de disparaître.
On ne se lasse pas. Le soleil continue son ascension et vers sept heures et demi, quand il fait assez jour pour que le reste de la nature se réveille, baleines, dauphins et phoques disparaissent dans les flots ; nous laissant la vague impression que ce n’était que la fin d’un rêve.

Merci qui ? Merci Leia pour tes réveils si matinaux dans le froid canadien !

Mon cadeau

Pour mon cadeau d’anniversaire j’ai fait 4h de kayak de mer pour aller voir des baleines et des dauphins avec 1 h de préparation présentation.
Pendant l‘heure de préparation nous avons découvert que ce n’étaient pas des baleines et des dauphins mais des rorquals communs et des marsouins et nous nous sommes habillés et j’étais le seul enfant sur 10 Personnes.
Dans la balade nous avons découvert plein de choses, manger des algues, vu des rorquals et des marsouins.
Et nous avons eu froid aux mains car l’eau était à 4° brbrbrbbrbrbrbbrbr.





Baleine en vue ?



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Mardi 2 octobre 2012

Spectacles

Nous avons joué à St Georges, jouons deux fois à Sherbrooke et partons demain pour Manawan, une réserve au nord de Montréal.

Le rythme est prit. Toute la petite compagnie s’est faite au voyage et à notre petit espace. Nous nous habituons à la route, bordée par les arbres rougissant, aux chargements et déchargements, à la recherche d’eau, d’essence, d’endroits pour vider les toilettes. Nous guettons toboggans et balançoires. Nous nous arrêtons aux « Tim Horton » qui nous offrent cafés et internet. Nous faisons des courses tous les jours, car le frigo est si petit qu’une plaquette de beurre le rempli.

Toutes ces contraintes remplissent parfois nos journées surtout si on doit en plus chercher un lavomatic, faire un plein d’eau ou vidanger la cuve d’essence car Farid a mis du sans plomb au lieu du gazoil.

En fin de compte, les journées de spectacles nous apparaissent comme des petites lucarnes épanouissantes. Nous prévoyons tout en avance pour pouvoir nous concentrer sur la scène : les repas sont faits, nous sommes douchés, rasés, propres. Pour les enfants, c’est vacances : qui dit « spectacle », dit « pas de cned ».

Nous sommes accueillis, nous rencontrons enfin les équipes de techniciens ou les programmateurs avec qui nous avons correspondu pendant des mois en France. Et le public arrive.

Coup de trac, normal. Et c’est parti. Nous sommes seuls sur scène, il y a 250 personnes qui nous regardent. C’est 50 minutes hors du temps.

Et puis voilà. Nous démontons tout en soupirant « Déjà fini… ». Les gens viennent nous voir avec des sourires qui en disent long, nous discutons. Nous chargeons puis nous regardons le planning et la carte pour la prochaine étape. Combien de kilomètres ? Ah, tiens, y’a déjà plus de lait. C’est fou ce que ça mange trois enfants dans un camping car ! Quoi, t’as pas fini ton livre pour ta rédaction du cned ? Et bien, va peut-être falloir s’y mettre ! Pourquoi tu te grattes encore la tête ? Je t’assure, si je trouve un pou, je te rase ! Et qui a fini le porto ?


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Dimanche 7 octobre 2012

Réserve Atikamekw

par Maéla le 03 oct 2012

L’année dernière une fille de 6 ans est venue visiter l’école. Elle s’appelle Sakihikan mais nous l’appelons Saki.

Son père est indien d’Amérique et sa mère est française. Elle a 2 sœurs.
Sa mère s’appelle Fançoise. Son père s’appelle Roger.
Elle est venue à l’école pendant un mois et son père nous a montré des magnifiques choses indiennes (comme éloigner les mauvais esprits). Sa mère aussi est venue nous expliquer comment faire de la graisse d’ours et nous a montré comment allumer un feu dans la neige.
Quand Saki est arrivée à l’école, tout le monde s’est mis à lui parler, à lui poser des questions. Et Saki s’est beaucoup rapprochée de nous. Un jour, elle est venue à la maison et nous étions copines.
Quand on m’a dit que nous partions au Canada, j’ai tout de suite pensé à Saki et j’ai demandé si nous pourrions aller la voir. Et mes parents m’ont dit : « on verra ».
Du coup, quand ils m’ont annoncé qu’on irait la voir à la réserve de Manawan car c’est là qu’elle va à l‘école. j’ai tout de suite sauté de joie.



A St Michel des Saints, le bitume s’arrête. Nous avons une petite pensée nostalgique pour le land que nous avions lors de la tournée africaine. Nous laissons la remorque en dépôt au dernier dépanneur du village. Le chemin forestier qui mène à la réserve de Manawan trace un sillon très large entre les arbres. Nous mettrons 4h pour parcourir les 86 kms de pistes. Car il a pas mal plu durant la semaine, Farid navigue de plaque de boue en plaque de boue.

A peine arrivé dans la réserve, Françoise nous emmène avec ses trois filles dans le gymnase du collège où Vannia (une Mexicaine qui travaille pour « Cirque du Monde ») donne des cours de cirque quelques jours par mois. Jonglage et monocycle pour cette séance de rentrée dans un gymnase vide et une poignée de participants.

Vendredi, nous intervenons 3 fois. Un petit spectacle dans la clase de Ski, puis deux à la bibliothèque. Les enfants réagissent au moindre tour, à la moindre blague. Nous passons un très bon moment à présenter nos jongles et nos tours de magie. Shemsi gère la musique avec un poste de l’école





Maéla décide de partir à l’école avec Saki pour la journée. Elle revient enchantée : Je veux rester ici, on n’a fait que du coloriage !







Wacci, notre petite copine de 3 ans







bébé Sipi



Quelques photos de la réserve. Impossible pour moi d’en parler. Je ne me permettrais pas de croire que j’ai compris quelque chose en si peu de jours. Françoise vit ici depuis 12 ans et me dit « comprendre les autochtones est le plus grand défi intellectuel du siècle… ». Nous discutons beaucoup durant ces trois jours. De culture bien sûr. Hélas, Roger n’est pas là. Nous aurions aimé le rencontrer. Il passe en ce moment ses semaines à accompagner les indiens en audience. Beaucoup ont été victimes d’abus sexuels quand ils étaient au pensionnat, envoyés par le gouvernement dans des écoles tenues par les curés qui avaient pour mission de sociabiliser les autochtones (des années 50 à 90 si j’ai bien compris). Les procès s’enchainent et Roger, accompagne les Atimatekw en tant qu’ainé et guide spirituel. Les plaintes se sont posées par milliers. Des différentes nations du territoire. Nous partons faire le tour de la réserve. Les six enfants sur nos talons. Nous rencontrons quelques amis de Françoise, des enfants nous saluent car ils ont vu le spectacle, d’autres appellent Maéla qu’ils ont vu en classe.

Nous ne partirons pas dans les bois voir où Françoise, Roger, Saki, Sipi et Wacci vivent quand ils ne sont pas à la réserve pour que Saki aille à l’école. Ce sera pour une autre fois. La route nous rappelle, juste quand on commençait à prendre nos habitudes dans la petite maison chauffée.


Léia et Wacci

Shemsi, Maéla et Saki se mettent à ramasser les canettes et bouteilles sur la route. Non, ce n’est pas leur fibre écologique qui prend le dessus, mais au dépanneur, les cannettes sont consignées. Ca commence par un carton, puis deux, puis dans la poussette, puis dans un sac poubelle… Au total, les éboueurs amateurs auront récupérés 240 cannettes ! Et gagnés 14 $ !



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Jeudi 11 octobre 2012

Soutenir notre tournée

Pour ceux qui voudraient soutenir le projet, nous avons ouvert un lien sur Ulule :
http://fr.ulule.com/tdc-nomade/supporters/
Il nous reste 18 jours pour trouver la fin du financement du projet. C'est à partir de 5 € avec des contreparties très sympathiques. Alors n'hésitez pas à nous aider à poursuivre l'aventure !

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Vendredi 12 octobre 2012

Niagara Falls

Je ne sais pas ce qui m’a le plus impressionné : Le débit de l’eau et la force du courant de la rivière se jetant dans le vide, ou les centaines de photos qui sont prises à chaque instant. Ca clique de partout : à tous les pas quelqu’un est arrêté, face au déferlement naturel et appuie tant qu’il peut sur le bouton de son appareil. Je me demande combien de milliards de photos des chutes du Niagara sont stockées sur des cartes ou des ordinateurs à travers le monde.

Et encore, on est hors saisons… et encore il pleuvine… Je n’ose imaginer ce que ça donne le reste du temps…. 15 millions de visiteurs par an (tout de même !) viennent regarder 1 million de baignoire se déverser chaque minute dans le vide dans un grondement incessant. Les nuages d’embruns montent jusqu’aux nuages… qui eux pleuvent. La boucle est bouclée, on peut rentrer !

Nous n’avons pas l’habitude de visiter des sites aussi touristiques, et celui-ci me laisse un petit goût amer. Peut-être parce qu’on arrive de la réserve de Manawan paumée au fin fond de rien pour débouler dans ce lieu dysneylandisé. Entre les merveilles de la nature formatée et les rapports humains compliqués… j’ai choisi !

Mais trêve de ronchonade. Le spectacle est majestueux :



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Vendredi 12 octobre 2012

On quitte le Canada demain si tout va bien

On vient de jouer à Toronto, dernier spectacle de cette première étape sur le continent américain !
Un bilan bientôt !


L'attrapera t'il ?


Sur la route de Manawan



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Samedi 13 octobre 2012

Welcome to USA

Par Maéla

Pour aller aux Usa il faut passer la frontière. Avant de la passer, on a fait un grand rangement du camping-car. Pourtant les gens de la frontière n‘ont pas fouillé le camping-car. A la frontière papa et maman ont rempli des papiers même ceux de Shemsi et de moi. Puis ils ont fait leurs empreintes et ont été pris en photo. Pas nous ! En gros on n'a servi a rien.

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Dimanche 14 octobre 2012

Réponse sur Manawan

Petite réponse à Anouck concernant la pollution dans la réserve.

C’est un peu plus compliqué que cela à comprendre. Je vais te donner l’explication que m’a fournie Françoise qui vit là-bas depuis 12 ans : Pour les indiens, tout est nature : une feuille d’arbre, un verre sur la table ou une canette métallique. Pour eux, il n’y a pas de différence puisque tout redeviendra nature. Certaines choses en quelques semaines d’autres en quelques années. Le problème pour nous, est surtout une question d’esthétique !

Paradoxalement, les Atikamekw ne jetteront pas leur papier dans les toilettes. A cause de croyances qu'ils ont autour de l’eau.

C’est là toute la difficulté à comprendre un peuple qui a conservé une grande partie de sa culture dans un environnement social qui ne correspond pas à cette culture…

J’espère pour ma part ne pas avoir fait d’erreurs d’interprétation. Que ceux qui savent nous enseignent…

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Mercredi 17 octobre 2012

6 semaines de tournée au Canada

D'Halifax à Toronto, ainsi s'achève déjà notre tournée Canadienne :

3 spectacles avec les alliances françaises,
1 spectacle à l'école française de Toronto,
3 spectacles en théâtre avec le réseau-centre
3 interventions dans la réserve indienne de Manawan.

Et puis des ateliers : à Manawan, à Halifax Circus et dans les écoles d'immersions.

Et deux émissions radio.

La première étape de notre tournée en Amérique aura été foisonnante.
Durant ces six semaines au milieu des érables rougissants, nous avons parcouru 5000 kilomètres, d'une date à l'autre, d'une rencontre à une autre.
Le camping car tient la route et les artistes aussi !



Avant le spectacle
Sherbrooke



Répét...



Léia a découvert les
gateaux du Tim Horton


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Lundi 22 octobre 2012

Que fait-on pendant 4500 kms ?

4500 kms, c’est approximativement la distance entre Toronto (lieu de notre dernier spectacle au Canada) à Portland sur la côte ouest (notre premier spectacle aux Etats-Unis). Une Gageure… Nous avons 15 jours devant nous et deux arrêts prévus : Chicago et Yellowstone Park. Nous décidons de passer la frontière à Sarnia, à quelques encablures de Toronto et de tracer une ligne droite pour traverser les Usa d’est en ouest.

Les journées commencent à peu prêt ainsi : Après un petit déj’ à la fraiche, Léia demande :
- Beaucoup camion ?
On répond :
- Oui, on va faire beaucoup de camion aujourd’hui.
Alors elle sourit et hoche la tête :v - Barbababouille ?
Et la voilà devant l’ordinateur avec la famille Barbapapa. Elle regarde le dvd au moins trois fois par jour. On a honte, elle est complètement lobotomisée Barbapapa. Elle connaît les chansons et les dialogues par cœur. Elle doit finir par croire qu’elle est elle-même un Barbapapa. Mais bon… ça fait passer les kilomètres…

Il pleut toujours beaucoup et on visite Chicago entre deux averses. Le centre ville est magnifique, son métro aérien nous fait craquer. On laisse le camping-car sur un parking et on part pour une longue balade à pied. A midi, c’est l’enfer : impossible de trouver un resto qui offre quelque chose sans gluten pour Shemsi. On espérait des frites, mais elles toutes sont cuites avec d’autres aliments. Bref, on passe de fast food en resto chinois, japonnais, mexicains… désespérés et affamés. On veut retourner au camping-car en métro, mais on se retrouve comme des idiots devant la machine, incapables de comprendre comment acheter un billet ! La préposé noire-américaine qui nous parle à toute vitesse. On se perd, il est plus de 2H quand on arrive enfin.

Je conduis beaucoup car Farid a de nouveau mal au dos. Je m’enfile des centaines de kilomètres. Puis un après midi, le vent se lève…. Tellement qu’il déporte le camping car de plusieurs mètres sur la route. On fini à l’hôtel. C’est la tempête, avec des rafales à 120 kms/heure. On attend. Le lendemain, on tente de repartir. Péniblement, on avale les 60 kms qui nous emmènent à l’hôtel suivant. C’est trop risqué… impossible de reprendre la route. Je pique une crise intérieur contre le retard qu’on prend. Le gars de l’hôtel nous explique que dans le middle west que nous traversons, il n’y a rien pour arrêter le vent. Ce sont des champs à perte de vue. Plus plat tu peux pas.

Le jour suivant heureusement on repart avec un paysage qui varie et devient magnifique. La route est un vrai bonheur et le soleil de la partie !

A part ça, pendant les kilomètres, on regarde « Danse avec les loups », « Little big Man », on visite Cody la ville de Buffalo Bill et ses 5 musées, on parle du Général Custer devant les plaines de Little Big Horn. On regarde les collines en espérant qu’un indien va arriver sur son cheval (même si on sait que ce n’est pas possible… on espère quand même).

Et on engueule les gosses qui préfèrent regarder l’ordi que le paysage.





C'est l'époque de la chasse. Shemsi et Maéla assistent à toute la fin du découpage des mul deer. Je ne mets pas les photos qu'ils ont prises (oeil arrachés, paupières découpés...). Ils ont été fascinés...





Nous sommes enfin à Yellowstone. Nous devons y rester trois jours. Ce matin il neige et on espère que les entrées du parcs seront tout de même ouvertes ! Voici quelques photos d'hier en attendant un post plus complet :


On admire le geyser Old Faithful, le deuxième plus grand du monde. Il crache toutes les 90 minutes.
On s'emmitoufle dans nos couettes pour ne rien rater du spectacle
et on attend dans le vent que la fureur de la terre se réveille.





Et voilà !


Lake Yellowstone


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Jeudi 25 octobre 2012

Yellowstone

Nous retournons dans le parc de Yellowstone au petit matin. C’est un volcan, situé à 2500 mètres d’altitude. Ici, tout fume, crache, boue ou vitupère. Se balader est un bonheur pour les yeux. Il fait très froid et les mares d’eau chaude qui dévoilent habituellement de magnifiques couleurs, sont aujourd’hui de grands lacs de brumes.















L’avantage d’arriver dans un lieux comme celui-ci hors saison, c’est qu’il n’y a presque personne. L’inconvéniant c’est que tout est fermé. Pas de camping, pas de magasin, pas de ranger pour proposer des balades… On se débrouille tout seuls… … jusqu’à ce qu’il se mette à neiger. Et pas qu’un peu. Une espèce d’averse de gros flocons s’abat sur nous. Au début on rigole. Viens, on va toucher la neige… Paf, une boule !

Mais très rapidement, on redoute d’être coincés et on regarde le nombre de kilomètres qui nous sépare de la sortie. Une bonne trentaine. On trace. Enfin on trace à 20 kms/h… Au bout d’une demi-heure sous le déluge blanc, on commence à se demander où sont les chasse-neiges. On ralenti encore en voyant une voiture dans le fossé. Et puis soudain, c’est notre tour, les roues du camping-car chassent sur le côté et l’avant du véhicule passe le petit parapet. Je sens la remorque à l’arrière glisser à son tour. Je pousse un espèce de coassement aussi désespéré qu’inutile: « Oh, noooooon ! ». (J’étais pourtant sûre d’avoir le contrôle de ma voix, mais en fait, non.) Farid tourne le volant doucement sur la gauche… et miracle, le camion repasse le parapet dans l’autre sens. On a eu la trouille. On ralenti encore. A force de ralentir, on ne va jamais sortir ! Et puis à la montée d’après…. Et bien ça monte plus. Trop de neige, pas assez de puissance. Le véhicule s’arrête en plein milieu de la route. Je fais sortir les enfants, Farid inaugure les chaines. Derrière nous, s’arrête un 4X4 des pompiers du parc. Ils sautent de leur véhicule, avec leurs uniformes, leurs muscles et leurs sourires : « We can help you ? ». Euh… yes, you can. Comment qu’on les met les chaines ?



On repart. Quelques centaines de mètres plus loin, le chasse neige est passé. On vire les chaines. Les pompiers nous suivent à la trace (les pauvres, on fait du 10 km/h). Un ranger attend un peu plus loin et nous fait signe d’ouvrir la fenêtre. Il parle. Pour rejoindre la sortie, il nous reste une longue descente avec un joli canyon à droite... et ça glisse. Je comprends juste « slow, slow, slow… ». Et je demande à Farid qui redémarre : - Il a dit quoi ? - Il a dit que si on était entrainé par la descente, il fallait quitter le véhicule…. Je médite… comment on saute en route avec trois enfants ? Mais finalement, pas besoin d’abandonner camping car, remorque, matériel de spectacle ou enfants, nous arrivons en bas… sans encombres. On s’enfuie presque du parc…. Tous les accès sont fermés.







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Lundi 5 novembre 2012

Portland…

Nous venons de passer 8 jours à la « French American International school ».
Comme prévu, la famille s’est séparée : Shemsi et Maéla ont été accueillis en classe de CM2 pour la semaine, Léia a été gardée par Florence, une institutrice de l’école en congé maternité, et nous, nous avons bossé comme des fous :
- 2 spectacles,
- 25 ateliers,
- 3 interventions dans les classes.
Le directeur de l’école a organisé les choses à la perfection. Le gymnase est grand, bien équipé. Nous avons vu défiler toutes les classes, des petites sections au CM2.

Nous en avons aussi profité pour réparer des éléments du spectacle. Le décor souffre un peu de la route et à chaque montage nous avons le droit à une « petite » surprise.
A Portland, la neige a laissé place à la pluie. L’occasion de passer le camping-car à la javel et à l’eau chaude. Il pleut non stop et rien ne peut sécher… pas glop ! Vivement qu'on retrouve un peu de soleil... pas beaucoup, mais juste un peu... ou simplement du ciel bleu.... Heureusement le gymnase est grand et les enfants vont et viennent entre leurs cours, ça nous aère, car nous sommes devenus des sardines humides dans un camping car moisissant !

Tradition oblige, nous sommes allés dans une ferme aux citrouilles avec Juliette, Mike et Siméon, des amis franco-américain. Mike a même trouvé une citrouille en forme de Barbapapa. De retour chez eux, cuillères et mini-scies à la main, parents et enfants ont évidé et sculpté les citrouilles. La barbacitrouille a été baptisé Barbatrouille et a fini avec un couteau planté dans la tête, histoire de désacraliser le dessin animé !






Puis le mercredi, nous nous sommes retrouvés pour aller sonner aux portes. Un vrai moment de plaisir dans le quartier…
et un vrai coup de bol : il n’a pas plu pendant deux heures !


Enfin à force de traîner des basques dans l’école, nous avons été invité, à manger, à boire un coup, à visiter un musée.
De la ville nous n’aurons pas vu grand chose… il a tellement flotté… mais on nous a ouvert portes et maisons… et pour ça, c’est dur de partir.
Nous avons repris la route un peu nostalgiques ce matin. Direction Seattle où un montage nous attend demain matin à 6h.



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Jeudi 8 novembre 2012

Seattle

De Seattle nous n'aurons vu que la cour d'école. Une nouvelle fois, nous avons joué deux specatcles, donné des ateliers, fait des interventions dans les classes.
Pas de temps pour visiter ni s'attarder, nous reprenons déjà la route pour San Francisco (1300 kms) où nous commençons de bosser dans 5 jours.
Même si nous sommes déçus de n'avoir rien vu (on sera obligé de revenir...), nous avons passé un bon moment avec un bel accueil de l'établissement, du directeur, des enseignants.
Nous avons animé des ateliers d'expression corporelle avec les collégiens et nous nous sommes retrouvés devant des groupes de jeunes extrêmement motivés, moteurs et dynamiques.

Le spectacle a -une nouvelle fois- beaucoup plu et je ne cache pas que c'est très agréable de se balader dans les couloirs en entendant pendant deux jours : "merci", "c'était super", "Qu'est ce qu'on a rigolé..."... et nous avec nos petits sourires bêtas : "vraiment ? ... ah, merci...."

Pendant ce temps, Shemsi est allé en 5° et Maéla en 6° (pour la première fois de sa vie). Il y a pire comme expérience : Les élèves sont une douzaine par classe, ils ont tous un ordinateur, les enseignants sont passionnés par leur job... Nos deux loulous faisaient un peu le tête en repartant. Ils seraient bien restés... à l'école !!!
On leur a tout de suite signalé qu'à 1700 $/mois/enfant, même si on avait voulu... on n'aurait pas pu !
L'excellence de l'enseignement français a un coût qui nous laisse pantois à chaque fois...

Nous avons rechargé tout le monde dans le véhicule, une vraie routine... et avons repris l'autoroute.... sous la pluie... une vraie routine aussi !

Elections
Nous avons vécu les résultats des élections américaines chez Eric le directeur, avec sa femme Joao, leurs deux filles et le conseiller pédagogique de la côté ouest, tous rassemblés pour un superbe diner.
Les enfants se sont installés devant la télé au sous sol et nous criaient des résultats de temps en temps.

Durant les semaines qui ont précédé, nous avons été très surpris... pas d'affiches, de banderoles, pas de tracts... nous n'avons pas croisé de militants comme on en trouve en France, venant discuter avec les passants.
A la télé, il parait que c'était un vrai rabattage, mais on n'a pas la télé.... Et vu de dehors.... c'était assez déroutant.
Les seuls signes visibles étaient des petits panneaux ou drapeaux sur le bord de la route : votez untel ou untel... Car en plus du président, il y avait aussi l'élection des juges, des coroners, des shérifs.... dur de s'y retrouver. On n'était probablement pas là où il faut pour voir la liesse... l'euphorie, l'engouement. Les quelques américains avec qui nous en avons discuté nous on dit que ce serait Obama sans aucun doute. Mais comme on parle mal anglais on a peut-être compris ce qu'on voulait comprendre....

Coeliaque
Shemsi vient de faire un test sanguin et bonne nouvelle, il n'a pas d'anti-tranglutaminase, nous avons donc réussi à ne pas introduire de gluten dans son alimentation. Nous voilà donc rassuré et rendez vous dans deux mois.... Au Canada tous les ingrédients étaient écrits sur tous les paquets en français et en anglais (même au Canada Anglophone, il y a la traduction dans les deux langues). C'était donc très simple pour nous.
Aux Usa, c'est écrit en anglais, on a repéré les mots qu'il faut, mais par exemple sur les paquets de frites au resto, il est écrit le nombre de calories, de gras, mais pas les ingrédients, donc on ne sait pas si une contamination est possible.... c'est donc plus restrictif encore.
Toutes les grandes surfaces ont des produits sans gluten, notamment du pain bien meilleur que chez nous. Le problème commence quand on demande le rayon gluten free. Car impossible de prononcer le mot gluten. Gluuten, gluteen, gluuuuuteeen, glut'n.... non, je ne croyais pas être si nulle que ça....
Les Usa étant un pays avec un énorme taux d'enfants diabétiques et coeliaque, les gens sont très prudents avec nous dès qu'on explique une allergie. Il y a souvent des plats notés "gluten free" dans les restos. A la cantine de l'école française de Toronto, les cuisiniers avaient même du pain sans gluten... bref, une grande avance sur nous là-dessus, mais on y arrive tout doucement en France...


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Samedi 17 novembre 2012

Redwood Sequoia Park

Sur la route Seattle - San Francisco, se trouve les Redwood Séquoia Park. Bientôt un texte de Shemsi et en attendant quelques photos de la splendeur de cette forêt, occupée par les plus hauts arbres du monde... Les enfants donnent une bonne échelle de ces mesures exceptionnelles !



Le plus gros de la forêt : 6 m de diamètre, 93 de haut, 1500 ans.... On se baladera un long moment dans les bois, s'imprégnant de la force majestueuse des géants.


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Jeudi 22 novembre 2012

.... s'allummmee..... s'embrummeee...

Nous attendions San Francisco avec impatience, avec en tête un beau soleil californien et 5 spectacles de programmés. C'est aussi ici que mon père Paulo et sa femme Annie doivent venir nous rendre visite. Ils ont loué une maison en périphérie de la ville et nous allons nous y poser pour une semaine.

Nous quittons donc les arbres géants pour débarquer à l'école Franco-américaine de Berkeley pour les premières représentations. Le soleil est de la partie. Nous tombons les pulls et nous nous installons dans le quartier, déambulant pendant trois jours entre la salle de sport pour les ateliers, la cour de récréation pour le toboggan, les salles de classes pour emprunter un jeu et le magasin d’alimentation bio et bon juste à côté…

Paulo et Annie arrivent avec 24 h de retard, leur correspondance ne les ayant pas attendu… et sans valises, celles-ci étant partis à l’autre bout de l’Europe…. Mais nous sommes quand même bien contents de nous retrouver. Nous investissons la maison, sortons les affaires, lavons enfin nos draps, nos torchons…. et partons à la conquête de la ville tous ensemble.

Et puis pendant cette semaine, nous jouerons 4 fois !

Quand nous arrivons à Palo Alto pour le dernier spectacle prévu dans la baie de San Francisco, c’est la grosse galère : le convertisseur nous lâche. Sans rentrer dans les détails (mais quand même), nous avons besoin de 6000 watts pour nos projecteurs et avons 2 convertisseurs, l’un de 1000, l’autre de 5000. Ils permettent de changer le 220 Volts en 110, standard américain. Nos projos reçoivent donc deux fois moins d’intensité qu'en France et s’éclairent donc... moins. Ce qu’on n'avait pas prévu en revanche, c’est que les prises américaines fournissent seulement 1500 watts par prise, alors qu’on France, c’est 3000… Nous avons donc deux fois deux fois moins de lumière…. Et voilà que notre convertisseur, le gros, celui de 5000 ne s’allume plus… On fini d’installer le décor, Farid branche, change, met quelques projecteurs sur du direct… j’installe le petit matériel en me demandant ce qui va se passer. Puis avant de rentrer à la maison, on passe dans un magasin acheter des spots… ça nous prend des plombes, on ne trouve pas de diesel, on atterrit dans un embouteillage et y'a encore 48 kms à parcourir pour arriver... pfffff

Le lendemain, on se rend compte que les spots achetés ne suffiront pas…. Il est 20 minutes avant la représentation et on n’a toujours pas réglé le problème de notre éclairage ! Je me demande comment on peut avoir 12 ans d’expériences et se retrouver encore dans des situations à la con comme ça…

En désespoir de cause Farid démonte la boite et là miracle, il découvre qu'un scotch qui tenait deux fils entre eux a fondu. Je cours en salle de technologie chercher du fil d’électricien et on scotch le tout. Le stress est à son comble…. Farid reprend son câblage dans l’autre sens, 500 watts là, 1000 ici, il branche, débranche, tire des rallonges…

Quand les élèves arrivent, on est tout chose… dur de se mettre dans le spectacle après ça mais tout se passe bien, même si dès le début… ça sent grave le cramé dans les coulisses !

A la fin du show, on entendra les enseignants nous dire : « wonderfull » ou encore « Amazing ! »… Oui, je sais, c’est incroyable : on s’en est sorti !

On entendra même : « si on avait su que c’était si bien… on aurait pu vous payer plus...» Avis aux amateurs, on a toujours très peu de dates au Mexique !

Photos de Paulo Musée d'art Cantor à l'université de Stanford









Sausalito, un village sur l'eau.
Un vrai régal pour les yeux. Avec le vieux quartier hippie tout délabré et plein de charme et le quartier bobo avec ses maisons exceptionnelles très friquées..









Golden Bridge


Et les otaries sur le port




Alcatraz - Par Shemsi



Alcatraz est une prison très protégée, son slogan est : "Si tu ne respectes pas les rêgles de la vie, tu vas en prison et si tu ne respètes pas les règles de la prison, tu vas à Alcatraz".
Pour aller à Alcatraz, il faut prendre un bateau pendant 20 minutes. Quand nous arrivons sur l'île, nous montons tout en haut pour prendre l'audio-guide. Sans l'audio-guide, tu ne peux pas visiter Alcatraz, car ça nous explique plein de chose comme les évasions. Il y a eu deux grandes tentatives d'évasions à Alcatraz. Celle qui m'a le plus impressionné, c'est celle de trois personnes qui avaient volé des petites cuillères à la cantine et qui avaient creusés pendant un an des trous dans le béton de leur cellule pour arriver aux bouches d'aérations. Pour qu'on ne remarque pas leur disparition, ils avaient fabriqué des têtes de mannequins avec de la mie de pain. Ces trois prisonniers n'ont jamais été retrouvé. On ne sait pas s'ils se sont noyés dans l'eau froide du Pacifique ou s'ils ont retrouvé leur liberté.
Ce qui m'a aussi impressionné, c'est la cantine : les 250 prisonniers étaient tous réunis dans la même salle avec leurs couverts en acier.
Mais il y avait des gardes et des trous pour faire passer des gaz au cas où...
Leur cellules étaient toutes petites, il y avait juste des toilettes, un lavabo, un lit et une table. S'ils ne respectaient pas les règles, ils allaient au trou, une cellule toute noire sans rien.
Les prisonniers ne sortaient qu'une fois par semaine dans la cour ou pour prendre leur douche. Et quand ils prenaient des douches, elles étaient chaudes pour ne pas qu'ils s'habituent à l'eau froide du Pacifique.

J'ai adoré visiter Alcatraz car j'ai appris beaucoup de choses sur l'univers de la prison.






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Jeudi 29 novembre 2012

Calico la ville fantôme

Notre séjour à San Francisco s'achève. La route nous appelle. Nous laissons Annie à l'aéroport, ses vacances sont déjà finies et elle rentre à Paris. Nous embarquons Paulo dans le camping-car pour une semaine de balade. Toujours désireux de trouver plus de chaleur, nous nous dirigeons vers le désert de Mojave et faisons une halte à Calico, ville fantôme. C'est le week-end de Thankgiving, tous les écoliers sont en congés pendant 4 jours. Notre petite ville fantôme est donc archi-bondée. Reconstitution en tout genre, boutique dans chaque maison.... gloups... heureusement le lendemain matin, aux aurores, nous nous baladerons seuls.

Calico - Par Maéla

Nous sommes allés dans la ville fantôme de Calico. C’était pas tout à fait comme on l’imaginait car tout était réaménagé et il y avait des joyeux Noël un peu de partout, mais c’était bien quand même car ça nous a montré comment autrefois ils vivaient, ce qu’ils trouvaient dans les mines et il y avait même un stand pour trouver des pépites. Ca apprenait comment les chercheurs d'argent faisaient.On a visité une mine et j’ai compris comment les mineurs travaillaient et qu’ils ne voyaient jamais le jour : ils travaillaient le jour et quand ils sortaient c‘était la nuit. Même en travaillant toute la journée, ils étaient pauvres. On l’appelle la ville fantôme car en 1880 il y avait plus de 2000 personnes qui travaillaient dans les mines d’argent puis comme il y en avait de moins en moins, ils sont partis jusqu’au jour où il n’y avait plus du tout d’argent et plus du tout de personnes.








Maéla est à droite du camping-car. Ca donne une idée de la taille des camping car d'ici. Le notre ressemble à une petite cariolle et amuse beaucoup les américains.







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Vendredi 30 novembre 2012

Désert de Mojave

Nous quittons donc la ville fantôme surpeuplée pour deux jours dans le désert de Mojave. Une grande balade de trois heures dans les dunes, la nuit au milieu des arbres "Joshua". On est de nouveau en pleine nature... et quel environnement ! On voulait de la chaleur, on l'a !

La balade de Shemsi et Maéla.

















Les belles photos de mon père


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Mardi 4 décembre 2012

Mojave - Las Vegas

Le matin dans le désert de Mojave



Le soir en balade à Las Végas.



Un petit choc visuel tout de même. Nous trouvons un hôtel Circus Circus au bout du strip à 35 $ la nuit pour nous 5 tout compris. C’est décidé, on s’installe.

Las Vegas ou la grande hypocrisie.
Nous nous baladons dans l’hôtel. Ici chaque hôtel est un casino et chacun d’eux possède une attraction censée attirer le joueur. Là des requins qui nagent en face de la piscine, ici des fontaines, là une pyramide, ici un décor de Venise, New York ou Paris.
Au Circus Circus, c’est un numéro de cirque toute les 45 minutes. Nous allons donc voir nos amis trapézistes, ou acrobates et faisons des allers-retours entre la chambre et la piste en devant traverser à chaque fois TOUT le casino. Des centaines de machines clignotent.
Seulement avec les enfants, nous n’avons pas le droit de nous approcher. Nous devons rester dans l’allée centrale. Shemsi une fois s'avance avec son grand père pour regarder un groupe de joueur de pocker (à moins d’un mètre de l’allée). Dans les 10 secondes, une dame lui saute dessus pour lui demander de s’éloigner.
Plutôt bien pour les enfants ? Alors pourquoi hypocrite ?
Car à l’étage du spectacle, il y a des dizaines de machines pour les enfants. On y met des sous, on joue comme les grands, mais on gagne des tickets qu’on échange contre des cadeaux…. Ou on lance des balles dans des coupelles ou on tire aux fléchettes….
Tu parles d’une protection. Les spectacles ayant lieux toutes les 45 minutes que font les enfants entre deux spectacles ? Ils jouent. Ils dépensent l'argent des parents, ils gagnent des brôles.
On verra même un père et son fils lancer des balles de ping-pong toute la journée… Ils sont là à 13H puis à 17H quand on revient…. Ils repartiront avec une poussette entière de girafes en peluche. Même Maéla qui adore tout ce qui prend la poussière se demande à quoi ça peut servir d’accumuler autant…

Une autre anecdote. Alors que je vais vers un petit bar pour commander deux cafés, la dame me dit que Leia ne peut rester dans mes bras, il faut que je la pose par terre. Au début je ne comprends pas, alors elle me montre la caméra. L’alcool est interdit au moins de 21 ans. En étant dans mes bras, Léia peut voir les bouteilles… et donc être influencée !
Je pose donc par terre et elle se met à hurler jusqu’à ce qu’on me donne mes cafés…

Alors pourquoi Las Vegas ? Parce que comme on ne va pas se ruiner avec les machines à sous, on va se ruiner en allant voir des artistes de cirque que nous rêvons d'admirer depuis des années.
Penn and Teller, les anti-magiciens pour Farid et moi tandis que mon père garde les enfants. Bon spectacle, qui sent hélas un peu la quotidienne.
http://www.videofolie.com/video/296/penn-et-teller-blast-off (les voici dans leurs premières années).
Et le lendemain Kà, du cirque du soleil. Avec Shemsi et Maéla qui en ressortiront époustouflés. Un grand souvenir !

Nous ne nous attarderons pas et repartons. Nous faisons une croix sur le grand canyon pourtant à quelques encablures... pas le courage d'additionner encore et encore des kilomètres. Nous devons être jeudi à Phoenix alors nous plongeons plein sud en laissant mon père à l'aéroport.

Vu par Paulo...

De la boulimie du profit au profil de la boulimie...
... ou les méfaits de l'industrie du spectacle et de l'industrie agroalimentaire conjugués !



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Mardi 4 décembre 2012

Vive la jongle !



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Lundi 10 décembre 2012

Spectacle à Phoenix

Phoenix. Arizona. En plein désert. C’est là que nous reprenons nos spectacles sous un soleil de plomb. On a chaud, on mange dehors et on flâne les fesses dans la poussière.

L’école qui nous accueille n’a pas de locaux nous permettant de jouer en intérieur. Qu’à cela ne tienne, nous jouerons dans la petite cour… et jonglerons les yeux fermés. Le soleil d’hiver est rasant et nous plaçons les enfants dos à l’astre. Nous l’aurons sur le côté, petit angle traitre qui nous aveugle parfois et nous fait larmoyer. Mais nous assurons (presque) parfaitement la prestation. Nous finissons un peu rouges, un peu desséchés… C’est qu’on n’a plus l’habitude ! Nous p

-oursuivons notre bref passage à Phoenix chez Nathalie pour un apéro avec les enseignants rencontrés lors de nos journées dans l’école et une baignade dans la piscine-jacuzzi de sa résidence. Paradoxe de cette ville implantée dans le désert : Il fait tellement chaud l’été que les piscines ont poussées partout. Et comme l’hiver refroidit l’air… les piscines extérieures sont chauffées ! La notre est donc bouillante dans l’air frais du soir qui tombe, et nous nous délectons avec culpabilité.
C’est à Phoenix aussi que Léia fera sa première journée d’école en petite section ! Les deux grands fuient l’espace clos du camping-car pour profiter des salles de classes. Jamais professeur n’aura vu d’élèves si motivés et appliqués !

Les indiens

Nous visitons le Heart muséum de Phoenix, musée essentiellement consacré aux indiens et admirerons sa magnifique collection de Kachinas dont nous tombons amoureux. Ces poupées sculptées sont plus belles les unes que les autres. Toutes racontent une histoire.
Nous nous sentons sur la terre des indiens. Ils sont représentés et ne semblent pas avoir été totalement engloutis comme dans le nord du pays. Le grand canyon appartient d’ailleurs en grande partie à la tribu Hualapaï. Mais ça reste furtif… et très personnel puisque je cherche la moindre trace.

Au nord de Sedona, canyon de terre rouge nous irons nous balader au Walnut Canyon et y découvrirons plusieurs centaines de petites niches dans la roches. Ces pièces abritaient les indiens Sinaguas. La balade est très belle, balisée à l’américaine, avec 240 marches et des panneaux d’explications.
Le lieu est devenu à la mode dans les années 1850. Des familles venaient pique-niquer dans les anciennes habitations. Les archéologues en herbes creusaient et récupéraient les restes (poteries, bijoux, flèches....). Certains agrandissaient même les grottes à coup de dynamites. Le lieu a heureusement été protégé.
Les Sinaguas vivaient de la chasse et aussi de cultures (maïs, courges…) dont ils plantaient les graines à flanc de montagne, créant de petites terrasses et de petits canaux d’irrigations… dès fois qu’il pleuve !









Une petite pensée pour Saïlen et Johanne et nos heures à lire un roman sur les indiens Anazazis. Les Sinaguas étaient leurs voisins !

Autour de Sedona










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Vendredi 14 décembre 2012

Bye Bye USA

Nous venons de jouer nos trois derniers spectacles à la French American School de San Diego. Trois dates dans le même lieu, c’est un bon final pour nous, c’est toujours agréable de faire le montage pour plusieurs représentations.
On a également revisité le spectacle pour en faire une « version maternelle » de 30 minutes qui a bien fonctionné (mis à part que j’ai rangé certains accessoires qui « trainaient » juste avant le spectacle… alors qu’ils devaient être utilisés… mais bon…)

Et voilà, nous avons honoré nos dates aux USA.

13 spectacles sur la côte ouest
+ de 30 ateliers cirque
12 000 kms…
le tout en 2 mois.
On n’a pas chômé !

Je dirais même qu’on est un peu fatigué…

Nous partons demain matin au Mexique.
Partagés entre deux sentiments.
L’impatience d’aller dans un nouveau pays. Moins riche, moins occidental, plus savoureux à mes yeux…
La déception de ne pas avoir encore de planning arrêté.
Où va t-on voguer en attendant la confirmation de nos dates ?
Le Mexique c’est grand ! Et les vacances, nous… on connaît pas…
C’est l’angoisse !

On part donc... Il va falloir quelques temps pour faire un vrai bilan de cette épopée nord américaine. Mais à brûle-pourpoint :
J'ai du mal à aimer. A y trouver beaucoup de plaisir… quelques rencontres exceptionnelles… Mais aussi beaucoup de solitude. Quelques paysages à couper le souffle, mais aussi des jours entiers sur des parkings ou des zones commerciales immenses.

Voici l’autre réalité du voyage : Je poste sur le blog de belles photos, des grands moments. Je parle moins des découragements et des moments de ras le bol. Des jours où on ne supporte plus de ne pas avoir un espace pour soi, un grand parent, un copain de classe, une colonie de vacances ou une cantine. Le 24/24 avec trois enfants et le spectacle… dans une boite de conserve… parfois ça use !

Je trouve cette tournée globalement beaucoup plus dure à vivre qu’en Afrique.
Déjà, tout est très cher pour nous. Ce qui limite grandement nos activités.
Et puis alors qu’en Afrique on était l’ « événement », ici nous sommes l’une des multiples activités proposée cette semaine là… en même temps ça nous remet à notre place !
L’accueil est donc… très occidental (j’y reviendrai un jour !)

Côté spectacle, ça a été très agréable : « Derrière la Porte » est un succès et les spectateurs ont été généreux en retours enthousiastes. Ils osent – enfants comme adultes - s’approcher et féliciter. Et c’est vraiment plaisant !

Voilà, rapidement, pour ce dernier post Etats-Unien.
Viva México…

Demain est une nouvelle aventure…







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Vendredi 21 décembre 2012

Dernières images Etats-Uniennes


Spectacle


Même les indiens lévitent au musée de Phoenix


Re - Spectacle


Ecole - près de Phoenix


Re....re...


Maéla reste zen en toute circonstance


Notre premier arrêt au Mexique


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Mardi 25 décembre 2012

Nous passons la frontière à Tecaté, un petit poste réputé plus simple à franchir que la célèbre Tijuana. Nous avons bien fait : nous rendons nos cartes vertes, tamponnons nos passeports et obtenons notre exportation temporaire pour le véhicule en moins de deux heures.
Nous sommes au Mexique.
Dès la frontière, la donne change et nous trouvons une ambiance qui nous séduit. Léia est portée, embrassée, on lui offre des bonbons. Les murs sont colorés, les gens souriants. Tout est plus pauvre, délabré, mais les gens sont là, ils existent. Comme si la façade occidentale que nous venons de traverser s'effritait pour redonner un visage à la vie.
Nous décidons de traverser la Basse Californie du nord au sud avant de rejoindre le continent. Les vacances de Noël sont toutes proches et nous n'aurons plus de nouvelles de nos dates et planning avant la rentrée. C'est décidé, nous sommes en vacances !
Alors on avance doucement, on fait halte, on hésite. On rencontre la communauté de voyageurs qui s'échangent les bons plans, les bonnes plages, croisons des familles de français en voyage pour plusieurs mois, des canadiens qui partent kite-surfer au sud, des américains en vacances.
Ca nous change, nous prenons le sens du courant et profitons des bons plans. Pour une fois, ce ne sera pas la route des spectacles qui nous guidera...
On va à droite ou à gauche ? Ppprr.... ?



La Basse Californie est un long désert. Montagnes, pierres et cactus. Et une route à deux voies qui la traverse tout du long. 2000 kms tout de même !

Guerrero Negro nous accueille. Cette petite bourgade me fait passer au Maroc. Les petits commerces sont là, partout, les repas se prennent au bord de la route. Ici pas de tagines, mais de cabanes à tacos.
Les pharmacies vendent des cadeaux de Noël et les vendeurs ambulants ouvrent le coffre de leur voiture pour proposer des oranges, du miel ou des dattes.
J'aime ne pas avoir à parcourir 20 kms sur une autoroute et faire la queue dans une grande surface de zone commerciale pour acheter 12 oeufs. Ici tout se joue à pied. Et que vive les routes défoncées !
Farid tente de régler nos problèmes de carte bleue. Une seule banque ici. Il prend un ticket et revient dépité : 200 personnes sont avant lui...

Premiere vraie plage à Ojo de Libre où nous espérons voir nos amies les baleines grises dans la baie. Nous apercevons leur souffle de très loin. Elles sont si proches... que nous ne résistons pas à l'envie et revenons sur nos pas à Guerrero Negro pour aller tâter leurs nageoires de plus près.

Le 20 : Nous fêterons les deux ans de Léia. Une pinata pleine de bonbons.





Retour à Guerrero où nous embarquons. Le ciel est gris, la mer aussi. Mais les baleines sont là et nous avons droit à un festival. Le guide suit les cétacés sans jamais se mettre en travers de leur route et nous les voyons surgir des flots pendant un long moment. Nous rentrons ivres d'images, de vent et de sel.











Fraichement débarqués, notre guide nous ouvre des grosses coquilles qu'il a récupéré en croisant des pêcheurs. D'un coup de couteau, il leur arrache les entrailles. Du citron, du qui-pique et hop, on avale le tout en espérant que les autres ne vont pas aimer pour en avoir plus.





Nous reprenons la route vers le sud. A la recherche d'une plage digne de fêter Noël.


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Vendredi 4 janvier 2013

Nos vacances qui devraient n’intéresser personne

Nous poursuivons notre descente de la Basse-Californie. Et il vaut mieux parfois préciser qu’on n’est pas américain… Il y a beaucoup d’aménagement pour les touristes. Les américains viennent ici en vacances, comme les européens vont au Maroc. C’est pas loin, c’est beau, le pouvoir d’achat est décuplé…


Nous nous arrêtons sur une plage (la perla) pour passer Noël. Nous sommes trop loin de tout pour espérer rejoindre une ville, alors tant pis, tant mieux, ce sera les pieds dans l’eau. Nous choisissons une petite plage réputée pour ces eaux claires et sa langue de sable qui mène à un îlot. Nous y accédons par un petit chemin de terre et débouchons sur une anse peu fréquentée.


Il y a là une famille de français en vadrouille avec un petit garçon de deux ans et une famille mexicaine avec deux filles ados. Nous préparons Noël sur la plage. Maéla ramasse des palourdes pour les cuire au feu de bois. Shemsi accroche des ballons, nos voisins débouchent une bouteille. Quelques passes de jonglage dans la nuit. Joyeux Noël à tous !


Le lendemain nous reprenons la route. Mais la chemin est trop escarpé. La remorque ne suit pas et nous sommes coincés dans la montée. Heureusement, le 4X4 de Philiberto, le padre de notre famille mexicaine nous sortira de là. Il rigole : « es oun aventoura ! »

Nous arrivons à La Paz, capitale de la BC du Sud. Joli petite ville au bord de l’eau. Avec ses sculptures, ses restaurants et son maleçon pour se promener. Nous louons des vélos pour une heure de balade. Bon, il n’y a pas de freins, mais c’est plaisant ! Soudain, un bruit glauque et un hurlement m’arrêtent. Léia sur le siège bébé vient de se coincer le pied dans ma roue arrière. Je sors son pied emmêlé dans les rayons. Heureusement qu’elle est souple ! Une partie de la peau s’est arrachée, mais ça n’a pas l’air si grave. On rend les vélos et on part la soigner au camping-car.

Wall Mart est une grande chaine de centre commercial américain. Il y en a un à la Paz et comme tous les étrangers nous y faisons un tour. L’idée étant de renouveler notre stock de « sans gluten » qui s’épuise. Pas de « sans gluten »… en revanche… nous croisons sur le parking 4 autres camping-car plein de français ! Nous nous retrouvons à 18 au bord d’une magnifique plage. Les enfants sont contents d’avoir des copains. Nous discutons périple et voyage.


Mais 18, ça fait beaucoup. Après deux nuits de glandouille dans le sable, nous reprenons la route.

Direction La Ventana. Une autre plage (oui, bon, ça commence à faire beaucoup de plage tout ça, mais en même temps, il n’y a que ça et des cactus… et j’ai dit que c’était des vacances et les vacances au final, c’est jamais très folichon pour les autres) où nous retrouvons deux québécois et leur fillette rencontrés sur la route et venus ici pour faire du kite surf pendant 3 mois. La plage porte bien son nom, il y vente tous les jours (entre 15 et 25 nœuds, ce qui est parfait paraît-il, et uniquement l’après midi, ce qui permet d’avoir des soirées agréables…). Il y a des caravanes, camping-car et tentes au large, et des voiles sur la mer, à foison ! Le vent attire ici des centaines de fan de kite surf. Nous y trouvons un esprit sportif, dynamique, branché, avec beaucoup de retraités venus vivre leur passion de la glisse pendant les longs mois d’hivers. Beaucoup de Canadiens, Québécois, Américains.





On regarde : on serait bien tenté pour prendre un cours et découvrir la sensation, mais à 250 $ les 3h, ça va pas le faire. On se contentera des crevettes et des coquillages !
Nous passerons le jour de l’an là. Avec nos amis québéquois, puis au bord de l’eau autour d’un feu gigantesque et d’une centaine de personnes, enfants et adultes. Ambiance soixante huitarde américaine. Est-on toujours au Mexique ?

Nous resterons trois jours avant de rejoindre La Paz où nous voulons prendre le cargo pour rejoindre le continent. Mais nous n’y arrivons. La dame nous dit qu’il y a trop de vent et que les enfants vont vomir…
Alors on attend… que le temps soit plus clément !

Fin du récit de nos vacances qui devraient n’intéresser personne.


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Dimanche 6 janvier 2013

Mangrove - texte de Shemsi

Aujourd'hui, nous sommes allés à San Blas. A l'entrée de la ville, nous avons vu plein de restaurants qui faisaient griller des poissons et des langoustes. Il y avait même des huitres. On a tout de suite sauté sur l'occasion !



Après le repas, nous sommes allés à une mangrove. Un homme nous a amené sur un bateau pour faire le tour de la mangrove. Une minute après être partis, le moteur ne marchait plus. Des personnes sur un autre bateau ont du venir nous aider et ils ont fait repartir le moteur. Au bout d'un moment le guide nous a montré quelque chose et nous avons vu un CROCODILE.

On a tous fait un saut. Nous avons continué à en voir quelques uns et à un endroit nous en avons vu onze les uns à côté des autres.



Puis on a vu plein de hérons et de sortes d'aigles et même des pico de boté.



On a continué sur l'eau assez vite et à un moment, j'ai dit : "stop, stop !" et on a vu un énorme crocodile de 4 m de long. On a continué notre balade en voyant d'autres crocodiles et même des grosses tortues d'eau. Arrivés au bout de la mangrove, nous sommes descendus du bateau pour admirer les spatules, les colorés et plein de poissons qui sautaient hors de l'eau très haut et très loin.
Nous avons fait demi-tour et presque arrivés, nous avons eu de la ficelle et du bois accrochés au moteur mais impossible de descendre pour réparer car il y avait des crocodiles autour de nous ! Heureusement nous avions pris un couteau et ils ont coupé le bois et la ficelle.
En arrivant, un enfant nous a montré un poisson tigre vivant et tout dur qu'ils allaient manger. Et nous sommes partis en disant merci au guide qui nous a ramenés.





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Vendredi 11 janvier 2013

Indécisions


Clavaderas à Mazatlan


saut de l'ange pour une poignée de billet !

Nous réussissons à prendre le bateau pour rejoindre le continent. Sur le petit port de Pichilingue, nous retrouvons trois des camping-cars français croisés quelques jours auparavant. Tout le monde part pour Mazatlan et nous embarquons dans l’après midi. Une nuit sur le cargo, coincés entre les camions. Nous dormons dans notre véhicule, bercés par le roulis et dérangés par le bruit des machines. Léia se fait offrir des paquets de bonbon à chaque passage à la cantine.

Arrivés à Mazatlan, nous assistons au saut périlleux d’un clavaderas qui plonge entre deux rochers… quand la vague est haute. Impressionnant.
Puis nous reprenons la route.
San Blas et ses crocodiles.
Tequila que nous adorons, perché dans les montagnes avec ses maisons colorées.


Le soir nous dormons dans une ruelle et sortons sur la place de l’église où quelques familles se réunissent pour manger des tamales (maïs, poulet et sauce, cuits dans une feuille de maïs). Nous nous joignons à eux, il fait bon, l’ambiance est paisible et nous goûtons à cette sérénité.


Nous roulons ensuite jusqu’à Villa Corona, au sud de Guadalajara.
Nous ne pouvons pas vraiment parcourir de nombreux kilomètres, car les alliances françaises intéressées par notre venue sont dans la région.
Nous nous interrogeons beaucoup sur le suite à donner à notre aventure mexicaine.
Nos contacts avec les alliances sont catastrophiques. Jamais nous n’avons eu autant de mal à obtenir des réponses. Nous qui avons habituellement nos plannings des mois (voire une année) en avance. Ici, nous ne savons pas si nous jouerons la semaine prochaine !
Nos contacts eux mêmes sont en attente des réponses de leurs partenaires qui se décident parfois au dernier moment. C’est ce qu’on nous dit depuis des mois…
Mais nous sommes là maintenant !
Et même si nous sommes enchantés de ce que nous découvrons au Mexique, nous serions comblés de mettre aussi à profit nos performances artistiques !
En attendant les échéances convenues pour la fin de semaine, nous décidons d’aller nous poser dans un camping.
Nous nous élançons sur une route qui se termine en chemin de pierre puis en chemin tout court (une moyenne de 10 km/ heure pendant 20 kms… la crise dans le camion), nous débouchons sur un camping dans un parc aquatique en plein air… dont les bassins et toboggans sont remplis avec l’eau chaude des sources thermales avoisinantes… (coût de l’opération : 20 € la nuit, parc aquatique pour tous compris…).
Comme attente y’a pire !

L’état des routes a aussi grandement freiné notre envie de parcourir des kilomètres inutiles. Nous avons tenté l’autoroute qui est la plus chères du monde paraît-il.
Avec 18 € pour 100 kms ça me semble exact…
Du coup nous avons tenté la route. Avec une moyenne de 40 kms/h… ça calme aussi !

Bref nous voilà de nouveau dans une indécision totale…


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Mercredi 16 janvier 2013

Papillons

En fin de semaine comme prévu, nous nous mobilisons : Stéphanie depuis le bureau de la compagnie, moi depuis le bord de la piscine d’eau chaude (oui, je sais, c’est injuste).
Le téléphone et skype chauffent pendant deux jours pour avoir nos réponses.
Jouera t’on ? Jouera t’on pas ?
Voilà plus d’un an que nous contactons les Alliances, nous sommes dans les programmes depuis des mois, nous avons téléphoné des centaines de fois (il y a plus de 50 Alliances au Mexique développant la langue et la culture française). S’ils sont vraiment intéressés comme ils nous le disent depuis des mois, on voudrait bien nos confirmations !
Et bien non. Alors même que certaines nous avaient confirmé qu’elles nous accueilleraient en novembre, toutes (sauf Mérida) se désistent.
La faute à leur partenaire bien sûr. C’est plus pratique.
C’est bien la première fois qu’une telle chose nous arrive ! Et pourtant des tournées organisées par des délégations, on en a fait des tas (Mauritanie, Inde, Colombie, Ghana, E.A.U…).
Peut-être que l’offre proposée était trop alléchante ?
Un spectacle professionnel, sans frais internationaux, sans frais de route, ni d’hébergement, proposé à un tarif adapté…
Trop beau pour être vrai probablement… ! Mais en attendant, nous voilà plantés après des mois de relances téléphoniques… et des milliers de kilomètres !

Heureusement, une amie nous met sur une piste, un contact sur une autre… bref, nous partons au sud de Mexico à Tepoztlan pour aller jouer dans une école et un orphelinat.

Nous quittons donc notre campement pour rejoindre la capitale.
Nous avons décidé d’accélérer et de rejoindre rapidement Merida.
Nous avons d’autres projets à mettre en place en France, (notamment une tournée de 20 dates au Maroc programmée en mai juin) et ne souhaitons pas rester des mois ici. Voilà déjà 4 semaines passées depuis notre dernière représentation à San Diego.
Alors nous allons au plus rapide pour rejoindre Mérida où nous jouerons le 03 février.
Ce qui veut dire faire l’impasse sur des belles découvertes, le Chiapas et d’autres merveilles. Mais voilà, nous sommes ici avant tout en tournée. Et la tournée s’achève bientôt !


En chemin, nous bivouaquons à Morélia, le temps d’une visite au musée des douceurs et d’une danse indienne dans le parc de la vielle ville coloniale.
Puis nous nous arrêtons au sanctuaire des papillons monarques.
Ces papillons migrent en novembre et arrivent du Canada et des Usa par centaines de milliers pour se regrouper dans ces forêts de pin où ils s’agglutinent par grappes épaisses sur les branches.





Pour y accéder, nous garons le camion au pied de la réserve puis continuons à pied (pour Farid et Shemsi) et à cheval pour Maéla et moi (avec Léia sur le dos). Il faut en effet grimper jusqu’à 3200 m d’altitude pour profiter du spectacle.

Et quel spectacle ! Comme les rayons du soleil percent les hauts arbres, les papillons s’envolent. On entend le bruissement de leurs ailes autour de nous.



Pour la redescente, Shemsi et Maéla partent à cheval. Nous redescendons à pied avec Farid. Léia s’endort dans le porte bébé et j’ai le souffle court. L’altitude, pas l’embonpoint !

Nous dormons au pied du parc dans la montagne. Nous nous gelons toute la nuit et au petit matin, les champs sont recouverts de givre.



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Vendredi 18 janvier 2013

Aparté littéraire

J’ai le plaisir de vous annoncer la sortie de mon troisième roman de littérature jeunesse. Publié chez Actes Sud.
Non je ne l’ai pas écrit en voyage au milieu des enfants, des spectacles et des kilomètres, mais avant de partir, l'éditeur de cette superbe collection a fait le reste pendant mon absence.
Je vous laisse le plaisir de le découvrir dans toutes les bonnes librairies !

Marion ACHARD
Vincent CAUT (Illustrateur)
Dès 9 ans
Fils du candidat d'opposition à la présidence d'une autocratie africaine, le jeune Amadou est obligé, pour sa sécurité, de changer d'identité en devenant Aminata. Un secret bien lourd à porter pour le garçon qui doit strictement suivre les règles dictées par son entourage : porter une robe, ne pas jouer au foot, ne pas parler ni rire trop fort...
Mais le plus dur, c'est de devoir mentir à Fatou, sa camarade de classe. Alors, quand celle-ci dit un jour en classe que plus tard elle voudrait être "la femme du fils du président", Amadou se prend à rêver... Fatou aurait-t-elle percé à jour son secret ? Malheureusement, plus le jour des élections approche, plus la tension monte, et le jeune garçon est contraint de fuir dans un pays voisin. Amadou reverra-t-il un jour Fatou, ses amis de l'école ? Aminata sera-t-elle oubliée à jamais ?


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Vendredi 18 janvier 2013

Spectacle à l’orphelinat de Tepoztlan

Arrivés à Tepoztlan, Julien (notre ami d’ami d’ami) nous recommande de ne pas dormir dans la rue. Sur ses conseils, nous nous installons donc à « Whe Whe Coyote », lieu communautaire créé au pied de la montagne il y a 30 ans par des hippies en vadrouille trouvant en ce lieu, LE lieu qu’ils cherchaient. Une quinzaine de maisons toutes plus belles les unes que les autres se cachent dans la végétation luxuriante. On découvre une salle de spectacle, un sauna, un immense jardin collectif, une hutte de sudation et des habitants américains, mexicains, suédois, tous très gentils qui nous serrent contre leur cœur quand ils nous voient.



Un vieux bus coloré nous rappelle qu’ils sont partis en tournée théâtrale il y a bien longtemps ; les toilettes sont sèches et les panneaux solaires. Bon… on paye le campement, les hippies se transformeraient-ils en bobos ? Mais en même temps on y est bien, ils sont gentils, tout est tranquille.

Nous sommes arrivés par ici pour donner une représentation à l’orphelinat situé juste à côté.
« Tashilat », un lieu pas comme les autres. Les enfants, abandonnés ou retirés de leur famille pour sévices y passent de longues années. Mais les éducatrices aussi. Elles prennent chacune en charge un nombre d’enfants (de 4 à 8) et vivent avec eux dans des petites maisons, recréant l’ambiance d’une famille.



Quand les enfants, devenus grands, quittent le lieux, ils peuvent y revenir à vie. C’est chez eux. Les femmes qui sont là sont remarquables de dévouement. La plupart sont étrangères et habitent là depuis de nombreuses années. Celle qui me raconte son histoire a 33 ans, elle est arrivée ici il y a onze ans. Elle est nourrie, logée, habillée. Elle dit n’avoir besoin de rien de plus. On se croirait un peu chez les bonnes sœurs, mais ici pas de religion, juste une communauté.
Leur altruisme est d’autant plus grand qu’elles prennent avec elles les enfants laissés pour compte dans les autres orphelinats, les inadoptables. Ceux qui ont des troubles physiques, psychologiques, émotionnels. Ceux qui sont trop vieux ou dont la fratrie est trop grande.



C’est dans ce lieux que nous jouons devant un public ravi et sage.
Shemsi nous fait la régie son pour la première fois intégralement, sans aucune erreur.




On nous remercie, encore et encore, on nous offre un bon chili bien épicé, on nous serre dans les bras (décidément !).
Nous dormons sur place dans la cour. Shemsi et Maéla disparaissent toute la soirée dans les maisons pour jouer avec les enfants.
Au petit matin, nous repartons. Ici, tout le monde se lève à 5h pour commencer la journée par une heure de… yoga. On nous propose bien encore un peu de chili… mais non.
On s’en va mais on resterait bien…

Le lendemain, nous jouons pour une école primaire dans une cour magnifique et arborée. Et aussi dans une école maternelle.



La végétation est incroyable dans cette région. Nous passons aussi du temps à arpenter les ruelles pavées de la ville, à manger au coin d’une table des galettes, à rêver devant l’artisanat des boutiques. Bref, nous sommes bien, chargés de soleil et de douceur.





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Samedi 2 février 2013

Route

Nous quittons la douceur de Tepotzlan avec une petite pointe de regret. Notre prochain objectif sur la route de Mérida (où nous jouons dans 2 semaines) est Palenque (800 km), la grande citée Maya du Chiapas cachée au coeur la jungle.
Notre première étape est très courte : objectif Cholula, 130 kms. Nous mettrons 5 H pour les parcourir, commençant par nous perdre dans les ruelles étroites de Tepotzlan et tentant désespérément un demi-tour avec la remorque au bout d’un chemin. Nous râlons, nous pestons. Et maudissons tous les pavés de la terre !

Avant d’arriver, nous découvrons que les freins font un drôle de bruit. Direction le garage où nous abandonnons le camion et trouvons refuge à l’hôtel. Le garagiste cherche des plaquettes de freins un peu partout, mais pas moyen. Notre modèle n’existe pas et on n’en a pas amené avec nous. Il nous récrée donc des tampons avec une sorte de pâte et nous garantit que ça tiendra… quelques temps.
En attendant la fin des réparations, nous découvrons Cholula, sa pyramide, ses veladores, son marché couvert…



A peine repartis avec notre monture réparée, nous croisons sur un panneau de signalisation : « contrôlez vos freins , descente de 8 kms ». Et forcément à ce moment là, ça sent grave le caoutchouc brûlé dans le véhicule. On se regarde… on ne fait pas les fiers !
Farid entame la descente à 20 km/h. Tous les camions nous doublent.
On arrive en bas sans soucis, ça ne sent même plus rien. Et on est passé de 2300 m d’altitude à 1000 m en quelques kilomètres, puis rapidement encore nous atteignons presque le niveau de la mer. Nos freins tiennent le coup, chouette !

Petite halte sur la route à Villahermosa pour visiter le musée parc de La Venta et ses belles têtes Olmèques géantes (- 1000 av JC). Nous y croiserons des dizaines de coatis.
Le soir, nous trouvons refuge dans un camping infesté de moustiques. Ils entrent dans le camion (mais comment ont-ils fait ?) et on se donne des claques toute la soirée (on en profite pour régler des comptes !) puis toute la nuit et on s’enfuit le lendemain aux aurores.


Palenque… enfin !

C’est l’aventure : camping dans la jungle, pyramides englouties dans la jungle, balade dans la jungle… nous avons du mal à repartir. Nous squattons le camping où nous admirons les musiciens tous les soirs, avançons le cned à grand coup d’évaluations, écoutons les singes hurleur hurler et commençons à ranger le véhicule en prévisions du retour.
Nous nous faisons piquer par les moustiques et dévorer les pieds par les fourmis.
C’est génial.

Palenque – Par Shemsi

Quand nous sommes arrivés au site archéologique de Palenque, nous avons tout de suite trouvé un guide. Il parlait espagnol, anglais, italien et français. Ensuite nous avons attendu d’autres personnes car le prix était trop cher et comme ça on pouvait partager. Par chance, nous sommes tombés sur d’autres français et sommes partis pour 3h 30 de balade.
Nous sommes arrivés sur le site où il y avait 35 pyramides déterrées sur 1453 !

Nous sommes montés sur plusieurs pyramides d’où nous avions la vue sur le site.
Le guide nous a parlé des dessins qui figurent sur les pyramides. Le personnage qui est le plus représenté est le dieu de la pluie.
Il nous a aussi parlé de la consanguinité et des sacrifices.

Beaucoup de mayas étaient sacrifiés à cause du jeu de la pelote qui consistait à lancer une balle de 3 kg en caoutchouc dans un anneau vertical, sans utiliser les mains et les pieds. Ceux qui perdaient ou le capitaine des vainqueurs étaient sacrifiés.
Le guide nous a dit qu’il n’y avait plus de fouille à Palenque car il n’y a plus assez d’argent.
Des pyramides ont été reconstruites et il y avait aussi des chantiers où ils ont retrouvé des masques de jade, la reine rouge, puis ils ont transporté un tombeau de 12 tonnes au musée.

Avant d’aller dans la jungle, le guide nous a montré le lit des mayas qui étaient en pierre et très humide. Il y avait même des toilettes qui étaient formées juste d’un trou.

Dans la jungle, nous avons vu plein d’arbres et de lianes dans la forêt et même des arbres avec des épines. Nous avons aussi traversé des rivières et des ponts. Tous les 100 mètres nous marchions sur une pyramide cachée sous la végétation.

Le guide nous a emmené dans un endroit où nous pouvions monter sur les lianes. A un moment, il nous a dit : « chut, chut… ». Nous avons écouté et on a entendu une sorte de rugissement. . C’était un singe hurleur et nous en avons vu plein.
Puis j’ai gouté les termites.
On a dit au revoir en français et on est allé manger des tacos.



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Dimanche 3 février 2013

De Palenque à Mérida


Nous restons à Palenque bien plus longtemps que prévu. Nous y croisons des français en vadrouille. Un couple qui descend changer de vie au Costa Rica avec leur fillette de deux ans. Un autre qui au fil des ans a fait le tour du monde…


Et puis tous les soirs, la musique de Veracruz nous ravit.
Et se réveiller au milieu de la nuit avec les singes qui hurlent autour de nous… c’est unique, on ne s’en lasse pas.
Nous finissons par nous arracher de notre campement après une balade à Agua Azul et ses cascades incroyables



Direction Mérida.
La reprise de la route n’est pas facile. La pompe à eau tombe en panne. Puis le frigo. On cherche plusieurs soirs de suite des campings qui n’existent plus… On tourne, on perd du temps, on s’énerve.

Heureusement à Mérida, nous sommes accueillis par l’Alliance Française. On fait réviser le camion et le garagiste est super avec nous. Un électricien répare la pompe (ouf ! parce qu’à 5 dans 10 m2 sans eau… bonjour les odeurs !), bidouillage de fils : le frigo remarche, les huiles sont changées… Le camion va bien. Les lessives sont faites, le Cned avance.
On trouve même du pain sans gluten, ce qui ne nous était pas arrivé depuis notre entrée au Mexique. Mérida n’est pas une ville facile à vivre. Beaucoup de voitures et du bruit tout le temps.
Nous avons hâte de jouer, enfin ! Dans un parc public ou beaucoup, beaucoup de monde est attendu !

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Jeudi 14 février 2013

Mérida et la mer des Caraïbes

Notre première intervention a lieu dans une Mezcalerie de Mérida. C’est un bar branché où se ruent les mexicains jusqu’au petit matin. Nous y jonglerons sur la piste de danse.

Puis nous nous préparons pour le vrai grand beau spectacle : Nous jouons dans le parc Las Américas de Mérida.


Installation Des problèmes avec l'électricité Farid ?

Le public est au rendez-vous. La municipalité organise des spectacles tous les dimanches ! Les habitants de la ville ont donc l’habitude de se déplacer.
Nous jouons devant 200, puis 300 puis peut-être 400 personnes qui arrivent au fil de la représentation. Le public se régale, nous aussi.
A peine avons nous salué que Blanche Neige, Superman et Spiderman envahissent la scène pour la deuxième partie de soirée. Un spectacle haut en son et en hurlement d’enfants.


Oui Hélène, c'est bien notre décor !


Pendant que la magie Disney opère, nous démontons, rangeons, portons, chargeons (on n’est que deux, ça prend du temps….). Les enfants profitent de la foule et du bruit. Léia est tombée en amour pour une jeune mexicaine de l’alliance française qui la garde jusqu’à ce que nous ayons fini.
Quand tout est rangé, nous allons diner dans les rues alentours, coupées à la circulation pour l’occasion. Des dizaines de petites carrioles se sont mises en place pour vendre des tamales, tacos, crêpes et jus… Elles ont toutes une ampoule qui pendouille et rendent la nuit plus attrayante. Dans le parc, d’autres spectacles ont lieu. Un clown, puis un concert… la soirée se prolonge… sans nous, nous sommes cuits et regagnons le camping car.

Aux aurores nous quittons Mérida. Le séjour s’est bien passé, le spectacle a eu du succès, mais nous sommes fatigués des petites nuits au bord de route. Les bus et camions nous ont assommé de leurs moteurs bruyants. Nous voulons… du silence !
Il nous reste tout juste une semaine avant de prendre l’avion à Cancun.
Alors direction : la mer des Caraïbes !
Nous nous perdons sur des petites routes où les maisons sont en bois et nous débarquons … aux Etats Unis du Mexique.
Incroyable de sortir de ces chemins de misère pour découvrir des américaines en maillot de bain sur leurs vélos. Des parcs d’attractions tous les 2 kms et des touristes partout. Cancun, c’est 10 000 nouveaux visiteurs par jour !
Nous nous arrêtons à 100 kms de là, sur une petite plage fort sympathique. Xpu-ha. Pas trop de monde, du sable blanc et la mer turquoise. Nous y retrouvons dans leur camping-car Hernani et Véronique rencontrés à Palenque.



Nous visitons à partir de notre campement les environs : Le plage d’Akumal où nous ne verrons pas les tortues. Xel-ha, le parc où nous jouerons du tuba, Playa del Carmen où nous essayerons de tirer de l’argent, Tulum où nous y arriverons.


Le site Maya de Tulum


Tulum côté pile et face



En bref une dernière semaine où nous comblerons l’attente d’un retour vers des cieux nuageux, par un séjour prolongé au soleil et aux moustiques.



Le départ approchant, nous avons au final hâte de rentrer, de retrouver de la place, de reprendre la nouvelle création. J’ai envie d’écrire, Shemsi veut retourner au collège.





Nous rangeons donc, nettoyons, classons, trions.
La balayette fume !
Pas facile non plus de caser plus de 5 mois de vadrouille dans 5 valises.
Incroyable ce qu'on a dans si peu d'espace. Qu'est ce qu'on prend, qu'est ce qu'on laisse ?







Reste quelques questions :
Que faisons nous du camping car ?
Et du décor ?
Comment s’est passé le voyage avec le diabète et la coeliaquie de Shemsi ?
Et le cned ?
Comment avons nous organisé et financé tout cela ?

Réponse au prochain article qui devrait conclure ce périple avant d’ouvrir le prochain : la tournée du mois de mai au Maroc avec plus de 20 spectacles au programme.



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Vendredi 22 février 2013

Et ce retour alors ?

Nous voilà de retour dans la drôme.
C’est toujours la même sensation : quand on a mis le pied dans la maison, qu’on a retrouvé son lit, que le lave-vaisselle tourne… c’est comme si le voyage devenait une bulle. A t’il vraiment existé ?
Le quotidien nous submerge d’un coup : 6 mois de courrier à classer, des heures de coup de téléphone pour remettre la machine en route. Tout s’accélère. Moins d’une semaine après notre retour, Shemsi est déjà au collège, Léia a quelques heures de crèche, nous nous lançons dans la construction de gradins pour la tournée au Maroc.
C’est une période de douce euphorie enrhumée : on a de la place ! Tellement de place ! Fini la boite de sardine et les douches-minute, les croisements dans le camping car et les kilos de sables à virer des lits et des banquettes tous les soirs…
Fini aussi la mer chaude et Leia à poil, la nouveauté, les pyramides, et les tacos à chaque coin de rue.

Dans l’ensemble nous sommes heureux d’être là et de reprendre le boulot. Si nous avons beaucoup (trop ?) travaillé au Canada et Usa, le Mexique a été un peu plat en spectacle. Et quand on est des excités du taf comme nous… c’est parfois dur.
Donc là, c’est reparti avec l’énergie de ceux qui ont eu le temps de bien cogiter et de savoir où ils vont !

Peu de temps pour se poser : dans dix semaines nous sommes en tournée au Maroc pour plus de 20 dates avec le spectacle « On planche là-dessus », donc on doit s’organiser et finir les gradins et la création. Nous entrons en résidence en mars et avril. Tournons en mai.
Shemsi et Maéla ont décidé de ne pas nous accompagner au Maroc et de rester au collège et à la maison avec leurs grands-parents qui se relaient à la maison. Ca s’explique de deux façons : ils ont déjà bien bourlingués cette année et sont heureux de retrouver leurs copains. Et ils nous ont déjà accompagné 4 fois au Maroc pour des tournées, ils connaissent donc bien le pays et les lieux où nous allons. Pas de regrets donc… pour l’instant !
Sont-ce les seuls enfants à préférer aller en cours plutôt que faire l’école buissonnière en terre marocaine ?

A part cela, nous revenons d’un rendez vous à l’hôpital pour Shemsi et tous les taux sont bons. Diabète comme coeliaquie, nous sommes rassurés, nous avons assuré. Shemsi est sous pompe à insuline, ce qui l'a obligé lors du périple à changer tous les trois jours ses cathéters et à porter en permanence sur lui une petite machine qui lui permet de s'envoyer de l'insuline dès qu'il en a besoin. Nous avons donc bourlingué avec un camping-car chargé des médicaments et des instruments nécessaires. Pour l'intolérance au gluten, nous avons traqué dans les magasins la moindre trace et dans les restaurants, inspecté les modes de cuissons. Un bel exploit de voir qu'aucune erreur n'a été commise puisque ses anticorps sont au plus bas. Une belle revanche sur ces maladies aussi, puisqu'habituellement, ceux qui en sont porteurs, hésitent à voyager dans des contrées lointaines...

Bon, et ce camping-car alors ?
Il est resté là-bas, ce faisant une beauté sous le soleil de Cancun. Lui seul gardera son bronzage intégral. Deux options s’ouvrent à nous : retourner le chercher en septembre et le remonter aux Usa pour le renvoyer depuis Baltimore.
Ou bien retourner le chercher en janvier et descendre en Amérique du Sud pour le renvoyer depuis la Colombie ou l’Argentine.
Quoiqu’il en soit une belle nouvelle tournée en perspective… même si nous ne savons pas encore quelle direction prendre. Cette décision dépendra de deux choses : les dates de spectacles que nous trouverons là-bas et les dates que nous aurons en France pour la prochaine saison. Il faut que tout cela s’accorde…

C’est pourquoi je propose de ne pas fermer ce blog tout de suite. Et faire dans les semaines qui viennent quelques articles : sur la construction des gradins, la création du nouveau spectacle avec Benoit et Erwan, les semaines en résidence artistique, la tournée au Maroc… puis le retour au Mexique…

A très vite, donc…


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